Profession, assassin
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Profession, assassin

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 Concours d'écriture

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2 participants
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Tyra Zenf
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Tyra Zenf


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MessageSujet: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 12 Avr - 16:20

Suite à une conversation avec plusieurs lecteurs de l'histoire, qui n'étaient pas d'accord avec la fin, j'ai eu l'idée d'organiser un concours dont voici l'intitulé zet les règles :


Nom du concours : Concours d'écriture
Durée du concours : du 09/04/2009 au 09/05/2009. Les inscriptions sont acceptées jusqu'au 16 avril inclus
Concours de : écriture
Thème : La fin de l'histoire ne vous plait pas ? Inventez la votre en un texte de 4 pages word maximum, à partir de la fin du chapitre 12.
Commentaires : Respectez au maximum le caractère des personnages et l'histoire qui se déroule jusqu'à la fin du chapitre 12.
Nombre minimum d'inscrits : 1
Nombre maximum d'inscrits : Pas de limite
Nombre de participations par inscrit : 1
Comptez-vous attribuer des prix aux gagnants et quoi ? : Le texte gagnant sera inclus (et donc publié) à la fin de "Assassin ou ombrian ?" lorsque cette histoire sera mise en vente sur le site de TheBookEdition
Précision : Ce concours est également ouvert aux membres du forum Ewilan, qui ont également suivi le déroulement de l'histoire. En cas de participation d'un ou plusieurs membres, je mettrais également son texte ici pour le soumettre à votre vote

Je mettrais ici les textes des participants lorsque je les aurais tous reçus.
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Tyra Zenf
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:38

Bon bon bon... bien que le concours soit terminé et la gagnante connue, je vous met ici les particippations que j'ai reçues, des membres du forum de Tara et de ceux d'Ewilan.

par Alicette-grande-fan
1 : Tout le monde change

Ils marchaient en silence, Adanën trainant le pas pour laisser Tyra et l'enfant seuls devant. La rosée mouillait leurs chaussures, les oiseaux chantaient des airs joyeux, une délicieuse odeur d'herbe coupée s'élevait dans l'air. Soudain, le garçon regarda la jeune femme et, brisant le silence, il dit :
- Il faut que je vous dise quelque chose.
Tyra s'arrêta. Loin derrière, Adanën s'immobilisa également, faisant mine de s'intéresser aux arbres. L'ex-assassin attendait la suite en fixant le garçon.
- Quand vous disiez tout à l'heure que vous vouliez voir mes parents, commença ce dernier, et ben... j'ai que ma maman.
- Où est ton père ?
-Mon papa il est très courageux vous savez. Il est partit à la guerre, mais... il est pas revenu.
Tyra avait recommencé à marcher et ils arrivèrent bientôt au centre de Llinmai. Le garçon s'engagea alors dans une ruelle qui débouchait sur une petite maison blanche à volets bleus. L'enfant tendit la main :
- C'est là !
Tyra attrapa son épaule.
- Dis-moi mon garçon, comment t'appelles-tu ?
Elle avait dis cela trop gentiment à son goût, il fallait bien qu'elle le brusque un peu ce petit !
- Androusï, m'dame !
- Alors Androusï, qu'attend tu pour nous inviter chez toi ?
Le garçon sourit, tira le loquet de la porte et entra.
- C'est moi ! annonça t-il.
Personne ne répondit.
Tyra et Adanën le suivirent à l'intérieur. Une chaleureuse entrée, un vase sur une table, des fleurs, des cadres... Tyra fronça les sourcils. Sur le mur était accroché une toile déchiré par se qui semblait être des griffes...
- Maman ? demanda Androusï d'une voix anxieuse.
Il poussa la porte du salon. Là, au sol, au milieu d'une marre de sang, gisait une femme qui paraissait assez jeune. Elle était très pale, blanche comme un linge… et cinq trous d'où s'écoulait du sang déchiraient sa poitrine. Elle portait aussi des griffures au cou. L'enfant courut vers la morte tout en criant "Maman !". En pleurs, il s'écroula sur le cadavre.
- Non ! Maman ! Réveille-toi, maman !
Il était secoué de violents sanglots et Tyra l'arracha du corps de sa mère, avant de le serrer contre elle. Voilà qu'elle devenait maternelle… Que lui arrivait-il ? Elle fixa le cadavre tout en caressant les cheveux du jeune humain. Soudain, quelque chose attira son attention. Les cinq trous, les griffures au cou... Cela ressemblait fortement à...
- Edientôr... murmura-t-elle entre ses dents.
Elle posa Androusï, essuya ses larmes et lui dit :
- Ne t'en fais pas, ta maman sera bien au chaud en haut, j'y veille personnellement.
Elle se tourna ensuite vers son mari qui les avait suivis à l'intérieur :
- Adanën, mon amour, je t'en prie, occupe toi du garçon. J'ai une affaire urgente à régler.



Elle avait endossé sa cape d'assassin et chercha longtemps dans toutes les tavernes mal famées de la ville. Enfin, elle Le trouva. Elle s'approcha du comptoir poussiéreux. Le vieux barman la scruta d'un air soupçonneux et elle espérait de tout cœur que sa barbe n'était pas blanche d'origine, car là, elle était noire entremêlée de blanc. Elle demanda une chambre, la moins cher de préférence. Puis, Tyra s'approcha de la table de l'assassin, s'y assit et commanda un verre d'alcool de rayazen.
Edientôr la regarda du coin de l'œil sans la reconnaitre... Tyra abaissa alors sa capuche et commença à user de son charme tout en buvant son verre. L'assassin sourit en comprenant où elle voulait en venir.
L'elfe sortit la clef de la chambre que lui avait remit le barman et la fit tinter. Edientôr se leva suivit de l'ombrian. Ils montèrent. Une fois dans la chambre, l'assassin enleva sa chemise doucement tout doucement, puis elle ôta rapidement sa combinaison sans que cela éveille des soupçons d'Edientôr. Puis, l'ombrian sortit deux paires de menottes. L'assassin sourit une nouvelle fois et Tyra le poussa sur le lit, avant de lui accrocher les menottes aux poignets et aux chevilles, en les raccordant aux barreaux du lit.
- Maintenant tu es à moi ! s'écria-t-elle.
L'assassin ne comprit pas le sens de cette phrase, si bien qu'il fut pris d'un rire agaçant.
Quel idiot ! pensa Tyra.
Elle s'étendit sur lui et demanda :
- Qui était ta dernière proie ?
- Une idiote dans une maison blanche.
- Elle avait un fils ?
Edientôr rit de nouveau sans répondre, mais elle avait compris. Tyra fulminait. Elle sortit ses griffes et les planta dans le torse de l'assassin. Ce dernier poussa un atroce cri de douleur et elle espéra que le barman en bas n'entendra rien.
- Mais que fais tu ?! s'écria Edientôr.
- Cela s'appelle une vengeance, répondit-elle.
Sur ces mots, elle planta de nouveau ses griffes dans le bas ventre de l'assassin. Celui-ci tenta de s'emparer de sa dague, mais c'était inutile : les menottes l'empêcheraient de frapper. Il se tordait de douleur. Tyra semblait prendre un malin plaisir à le torturer.
-Crois-tu vraiment que le gosse s'en remettra ? Cria-t-elle.
Elle lui attrapa un doigt et le lui tordit oigneusement. On l'entendit craquer et Edientôr cria. Le sang coulait sur son torse et sur sa main. Il se voyait mourir. Tyra lui arracha de la peau du visage.
- Tue-moi d'un coup ! Je t'en supplie !
- Un assassin ne supplie pas ! lui rappela Tyra.
Et elle lui griffa le cou.
- Ça c'est pour le garçon !
Elle le griffa encore :
- Ça c'est pour toutes tes autres victimes !
Elle s'apprêtait à le griffer une nouvelle fois, quand elle se souvint qu'elle avait été assassin elle aussi. Qu'elle avait sûrement privé des enfants de leur parents. Elle eut pitié de l'homme couvert de sang sur lequel elle s'acharnait. Alors elle l'acheva d'un coup et s'enfuit avec agilité dans le noir des ruelles, sans penser une seconde à la tête que ferait le vieil aubergiste lorsqu'il découvrirait le corps ensanglanté.
Tyra regarda la haute tour. La forêt était calme et aucun bruit ne s'échappait des fourrés. Que dirait Adanën lorsqu'il apprendrait ce qu'elle avait fait ? Elle voyait déjà le visage réprobateur d'Adanën qui la sermonnerait tel un enfant... Un enfant... Avait-elle déjà été enfant ?
Non ! Adanën ne devait pas savoir ! Jamais ! Elle respira une grande bouffée d'air frais, avant de pousser la lourde porte avec précaution et de s'engager dans le silence de la tour. Elle monta le grand escalier de pierre et s'introduisit dans le salon où elle découvrit Androusï, couché sur le vieux canapé. Une couverture couvrait ses jambes et son visage endormi trahissait son anxiété. A ses côtés, assis sur une chaise, Adanën dormait lui aussi. Un sommeil paisible... Tyra sembla le redécouvrir. Dans son sommeil, il avait l'air... paternel Oui, c'était cela. Il avait un air protecteur, de ceux qu'ont les pères envers leurs enfants. Ne voulant pas les réveiller, Tyra s'éloigna à pas de loup jusqu'au lit. Elle se déshabilla et se brossa les cheveux. Dans le miroir, son visage paraissait fatigué. Puis, elle alla se coucher. Elle avait froid, elle grelottait mais c'était sûrement le contrecoup.
Pourquoi avait-elle fait cela ? Pourquoi ? Elle n'était en aucun cas un valeureux prince arrivant sur son cheval blanc pour sauver la belle princesse captive. Alors pourquoi ? Vengeance... Ce mot avait franchi ses lèvres sans qu'elle le veuille et elle le regrettait. Elle n'était en aucun cas une justicière. Elle était justement devenue ombrian pour échapper à son métier d'assassin... Elle comprit alors que c'était là, ce soir, dans cette chambre encombrée de papiers et de livres, dans un lit encore froid où elle était seule qu'elle était en train d'enterrer définitivement sa vie d'assassin. Elle s'enfonça dans les couvertures et sombra dans un profond sommeil.



Du brouillard. Une brume blanche. Partout du brouillard. Où était-elle ? Elle se tourna en tout sens, se blottit dans les couvertures et attendit avec peur. Elle sentit soudain une présence, là, tout près ! Non ! Non ! Quelqu'un souleva les draps, elle se redressa et s'apprêtait à crier lorsque la présence posa ses doigts sur ses lèvres si froides. Le brouillard se dissipa et Tyra réalisa que la "présence" n'était autre qu'Adanën. Elle respirait bruyamment et son visage perlait de gouttes de sueur.
- Chuuut, ne crie pas, dit la voix rassurante de son époux, tu vas réveiller le garçon. Regarde, ce n'est que moi.
Tyra se calma.
- Je ne t'ai jamais fait peur auparavant, reprit-il. Je sais que je ne me suis pas lavé ce soir, mais quand même ! ajouta-t-il avec humour.
Tyra sourit en coin puis lui envoya un coussin au visage et lui tourna le dos.
-Tu boudes, ma mie ?
L'ex-assassin se tourna vers son mari, le fusilla du regard et pour toute réponse lui vola un baiser. Adanën se glissa dans les couvertures avec sa femme et demanda à cette dernière de le regarder. Tyra s'exécuta.
- Vas-tu enfin m'expliquer ce que tu as fais pendant tout ce temps ?
Tyra s'était promis de ne rien dire, pourtant, cela lui vint tout seul. Elle lui raconta tout, sans oublier aucun détail et Adanën la laissa parler sans l'interrompre. Quand elle eut fini, il la prit dans ses bras et lui embrassa les cheveux. Son manque de réaction au récit désorienta Tyra. Que lui prenait-il ? Pourquoi ne la réprimandait-il pas ? Pourquoi ne la sermonnait-il pas ? Elle releva la tête pour apercevoir le visage de son bien-aimé et dit :
- Il faudra trouver une chambre pour Androusï.
Voilà qu'elle venait de jeter la dernière pelle de terre dans le cercueil de son métier d'assassin.
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Tyra Zenf
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:39

par Elilah
1 : Doutes

La jeune femme porta le verre à ses lèvres.
Certaines choses ne changeront jamais.
Sauf que cette fois, au lieu d’être seule au fond d’une obscure taverne mal famée, à ressasser son malheur et ses idées noires, elle se trouvait en compagnie d’Adanën, dans la tour du vieux Zandar.
Confortablement installés dans deux fauteuils face à l’âtre, ils observaient la danse du feu depuis maintenant une heure. Main dans la main. Mais en silence.
Tyra pensait.
Les flammes valsaient et tournoyaient en parfaite harmonie. Leur ballet monochrome formait ainsi un véritable paradoxe avec les troubles qui agitaient son âme en cet instant.
Elle sentait le liquide couler le long de ses veines, en une morsure glacée.
Sa mâchoire se crispa brusquement. Son compagnon lui pressa le bras.
- Tyra ?
Elle secoua la tête, ses longues mèches balayant son visage d’albâtre, puis elle articula d’une voix rauque :
- Rien. Il n’y a rien.
- Voyons. Ne joue pas à ce jeu-là avec moi.
Dans un geste à la fois doux et fort, il la força à se tourner vers lui et plongea son regard bleu azur dans l’immensité abyssale de ses yeux de glace.
- Qu’as-tu ?
Tyra s’appliqua à ne pas ciller. Malgré le fait qu’il soit son âme sœur, elle ne devait pas être faible.
S’attacher, c’est être faible. Être faible, c’est mourir.
Le Code des Assassins. Son passé. Et ce qui aurait dû constituer son avenir. Mais tout avait basculé. Tout avait été bouleversé lorsqu’elle avait rencontré Adanën.
Cet homme avait réussi à faire d’elle l'une de ces personnes qu’elle méprisait tant auparavant : une femme attachée aux autres. Plus précisément ici, à l’Autre.
Elle ne regrettait rien. Et tant mieux.
Lasse, elle abandonna alors toute résistance et baissa les yeux sur ses mains, fixant le fond de son verre d’un air pensif.
Tyra, tout ça est terminé. Tu n’es plus un assassin, mais une Ombrian. Garde bien cela à l’esprit, ma mie, lui avait dit Adanën.
Ses mots ruisselaient sur elle à présent. Fermant les yeux, elle leva son gobelet et le but d’un trait. Autant terminer ce qui a été commencé.
S’emparant de la bouteille posée sur la vieille table de bois, Tyra l’examina avec attention et la fit tournoyer entre ses doigts, tentant de se donner une contenance.
Son compagnon l’observait avec inquiétude.
Quelles questions pouvaient bien tourmenter l’esprit de sa compagne, pour qu’elle ait à ce point besoin de se distraire? Force était d’admettre qu’il n’en avait aucune idée. Et c’était bien cela qui l’ennuyait. Il aimait vraiment Tyra et ne supportait pas de la voir ainsi, en proie à ses démons intérieurs revenus la hanter. Ces fantômes du passé l’effrayaient un peu. En effet, Adanën Saltaro, mieux que quiconque, pouvait comprendre ça. Mais l’heure n’était pas aux tergiversations.
Elle se releva soudain brutalement et le bruyant écho de ses pas sur la pierre fit sursauter l’homme.
- Tyra… où vas-tu ?
Aucune réponse, mais il était habitué au mauvais caractère de sa fiancée. Elle avait fait des efforts pour changer, mais elle n’avait pas réussi. Elle demeurait une flamme, un feu follet insaisissable.
En soupirant, Adanën la vit se diriger vers la porte.
Il aurait pu hurler, tenter de la retenir, courir et la serrer dans ses bras… Mais il ne fit rien de tout cela. Il se contenta simplement de garder les yeux rivés sur son dos.
Elle sortit.
Et il resta face à l’âtre.
Il resta. Seul.



Une silhouette se coula gracieusement entre les arbres. Une démarche féline, comme des pattes de velours.
Elle dansait parmi les feuilles mortes, ne faisant plus qu’un avec la forêt.
Ses doigts esquissaient des mouvements tranchants dans les airs. Son poignard battait contre sa cuisse.
Brusquement, le ciel se mit à gronder. Il semblait hurler sa souffrance. En parfaite symbiose avec l’âme de l’ombrian.
Tyra courait, fendant les airs et le temps, en parfait équilibre avec la nature.
Autour d’elle, la forêt s’agitait. Les arbres ployaient, balayés par le vent violent qui se levait. Leurs longues branches effleuraient le sol de temps à autre et leurs feuilles dégoulinantes d’eau pleuraient des larmes d’ondée dans la nuit était tombée depuis bien longtemps.
Parvenue à la lisière de la forêt, Tyra s’arrêta brutalement. Et si tout cela était une illusion, une chimère trompeuse ?
Se baissant, elle effleura du doigt la trace de son passage dans la terre humide.
Un éclair déchira le ciel.
Et l’ombrian se remit à courir.



Adanën ressentit soudain une vive douleur au cœur.
Tyra.
Sa seule pensée fut pour son âme sœur.
La porte claqua et il s’enfonça dans la nuit.



Une silhouette sur le bord de la falaise. Seule.
Dos au lac Salian, debout sur le bord, la tête baissée, les poings serrés, ses longs cheveux noirs se déversant comme de l’encre dans son dos, elle bravait les éléments déchainés de la nature.
L’astre lunaire la baignait de sa lumière cendrée. De grosses gouttes glacées s’écrasaient à ses pieds, le vent lui cinglait le visage en une brûlante morsure, mais elle demeurait inébranlable. Le sang bouillonnait dans ses veines, excité par l’alcool.
Les paupières closes, elle ne faisait plus qu’un avec l’orage. Elle cherchait l’harmonie, la caressant du bout des doigts. Chacun de ses mouvements évoquait celui d’un félin. Prédateur, mais infiniment velouté.
La voix du ciel chantait en son âme. A l’unisson, le son cristallin qui franchit la barrière de ses lèvres se répercuta dans l’air environnant.



Adanën se figea.
Elle chantait.
Mais pourquoi ?



Tyra se tourna alors vers le vide. Debout face au monde, elle écarta les bras avec lenteur et releva la tête. Autour d’elle, la pluie tombait, plus dense que jamais. La vie n’était plus qu’ombres. Mais plusieurs silhouettes se détachaient de la brume, avec une netteté si exacerbée qu’elle brûlait les yeux de la jeune femme : Kardan et son éternel sourire figé.
Il est bleu, comme le ciel et la mer.
Kylin et son air déterminé.
Elle est jaune, comme le soleil.
Praven, Ectelius et Alrayan. Un air supérieur.
Ils sont rouges, comme le sang.
La vue de la jeune femme se brouilla brusquement. Une larme dégoulina le long de sa joue.
La dernière silhouette n’était autre que celle d’Adanën.
Blanche. Comme les anges.

Une main s’offrit alors à elle et l‘aida à se remettre debout.
- Tyra…
Cette dernière cligna des yeux, étonnée. Que faisait-il ici ?
Son compagnon plongea son regard dans le sien.
Et Tyra eut l’impression d’y être engloutie toute entière.
Étrangement, cette sensation, au lieu de l’apaiser, ne fit qu’alimenter sa folie.
Les silhouettes semblaient danser.
La pluie s’abattait sur l’étendue terreuse de ses souvenirs. Les lèvres glacées d’Adanën frôlèrent sa joue. Tendre morsure de l’amour.
- Je…
- Non. Tu n’as pas à te justifier.
- Mais…
Il lui caressa les cheveux, et chuchota quelque chose.
- C’est terminé, Tyra. C’est terminé.
Le visage enfoui contre sa poitrine, grelottante, l'elfe sentit un poids se libérer de ses épaules. Lorsqu’elle leva enfin la tête vers lui, il put voir le soulagement se peindre dans ses yeux tristes. Il l’embrassa. Longuement.
- Viens maintenant. Rentrons.
Tyra baissa les yeux, le cœur meurtri. Elle avait encore quelque chose à faire…
- Une seconde.
La jeune femme se dégagea de l’étreinte de son compagnon et courut sur le promontoire de la falaise.
Elle esquissa une arabesque, puis une autre.
Les yeux fermés, elle se gorgea de l’orage, de l’apocalypse. De ce ciel de fin du monde, qu’elle aimait tant.
Les silhouettes s’effacèrent lentement, ne laissant derrière elles qu’une trace de poussière colorée.
Elle resta ainsi une seconde. Une minute. Une heure. Le temps n’avait plus aucune prise sur elle.
Adanën la regardait faire, le sourire aux lèvres et quand elle revint à lui, il put entrevoir, l’espace d’un instant, le fil qui reliait les deux Tyra. L’ombrian. Et la Femme.
Le lien se brisa comme du verre.
Cependant, au lieu de désunir les deux facettes, il les rassembla.
Elles s’étreignirent.
Et ne se quittèrent plus jamais.

La pluie martelait la terre, creusant d’innombrables sillons, mais les deux ombrians ne s’en préoccupaient guère. Ils savaient que le temps guérissait toutes les blessures, que le vent ne tarderait pas à combler ces failles.
Dans le cœur de Tyra, s’enchaînait un ballet interminable, mêlant personnes, sons, images et odeurs.
Dans celui d’Adanën, la fierté et la puissance étaient reines.
Et dans leur amour, un équilibre parfait balayait le monde.

Mains entremêlées.
Sang de velours.
Harmonie.


Dernière édition par Tyra Zenf le Dim 24 Mai - 21:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:40

par Marmalys
1 : Le temps passe…

("Le temps fuit, irréparable. Toutes les heures blessent, la dernière tue."
Cette citation est terrible quand on y pense. Elle nous amène à nous poser un grand nombre de questions... Le temps qui passe, est-il une malédiction ? Ou alors faut-il se féliciter de naître un jour pour mourir plus tard ? Ces interrogations philosophiques existent depuis bien longtemps, mais leurs réponses ne sont pas encore parvenues jusqu'à nous, en espérant que cela arrive un jour, même si les chances sont minimes...
Seulement, je ne suis pas là pour vous exposer mes théories les plus rocambolesques quant au déroulement de la vie, sinon on y serait encore dans dix ans et je n'ai que six pages maximum, je vous le rappelle.
Donc malgré les hypothèses que l'on peut poser à propos du temps qui s'écoule, tout cela est en fait très subjectif. Tout dépend des personnes, certains croqueront la vie à pleines dents, tandis que d'autres la passeront à se morfondre, tout en réfléchissant au jour fatidique de leur fin. Je ne sais pas vous, mais personnellement je préfère les premiers... Bien sur, ce n'est pas soi l'un soit l'autre, ce serait trop simple, ce sont juste deux extrêmes, les bouts de la fourchette, entre, on trouve une grande diversité de cas, dont ceux qui n'y pensent pas, qui passent une vie normale, et même si c'est très résumé, l'idée générale y est. Ces gens là, il est facile de les comprendre, car on peut les croiser tous les jours. Je dis bien, "on peut", parce qu'ils ne sont pas toujours des gens que l'on pourrait qualifier de banals.
Mais tout cela pour dire que les gens sont différents, aussi bien dans la vie, que dans la mort...)



Le ciel s'assombrissait de seconde en seconde, au fur et à mesure que les lumières artificielles ou magique s'allumaient. Ou était-ce le contraire, qui peut le prouver ?
Assise sur une souche d'arbre, Tyra Zenf regardait la lune se lever, sa lumière illuminant les sous-bois comme si l'on était de jour. En levant les yeux, la vieille marchombre acquiesça, répondant à une pensée silencieuse. Aujourd'hui, la lune était pleine. Étrange coïncidence que cela tombe la nuit où Tyra s'était décidée à quitter le lit double où elle dormait seule depuis quelques années déjà...
A partir du jour fatidique de la mort douloureuse d'Adanën, elle avait vécu seule, étant tombée malade, quelques jours après avoir appris la nouvelle, d'un virus unique, et dont le seul remède était le repos, comme par hasard...
La mort dans l'âme, la vieille femme qui avait jadis brillé de vie, se leva avec difficulté et avança d'un pas boitillant entre les arbres.
Plus elle s'enfonçait dans le bois, plus son environnement devenait lumineux, sans que rien d'autre que l'astre lunaire ne vienne éclairer le chemin.
D'ordinaire, ce monde nocturne grouillait de vie, les chouettes hululaient, les insectes vous faisaient partager leur parades, tandis que les moustiques vous tournait autour. Mais en cette nuit hors du temps, tout semblait mort. Non. Rien ne semblait encore en vie, tout renaissait.
Observant autour d'elle d'un regard émerveillé, Tyra ne regardait plus devant elle, mais cela n'avait plus d'importance.
Un sourire naquit sur son visage, tandis que la lumière se répandait aussi bien autour, que sur elle et bientôt, tout ne fut plus que blanc.
Ses forces ne la quittèrent pas, au contraire, dans ses veines coulait une énergie nouvelle.
Ses yeux ne se fermèrent pas. Ils restèrent ouverts afin de ne rien rater et de garder le plus de souvenirs possibles durant le voyage.
Et lorsqu'un cri s'éleva de sa gorge, il raisonna tel un rire enfantin.

Tel un coucher de soleil
De belles couleurs, puis disparaît
Vie
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:41

par Tara-lulu
Le premier rayon de soleil levant traversa la fenêtre de la tour de Zandar et vint caresser sa chevelure éparpillée sur l’oreiller. Tyra, sentant cette chaleur sur sa nuque, se retourna et se frotta les yeux. Elle tourna la tête. Adanën, allongé sur le ventre, dormait encore. Cette dernière se leva et enfila sa combinaison. Elle se plaça au milieu de la pièce, puis fit quelques étirements pour se remettre d’aplomp. Dans le dernier bâillement, ses mains se tendirent devant elle et, lorsque son regard se posa sur sa main…
- Aaarrgghh !
A ce hurlement, l'oiseau qui s’était posé sur le rebord de la fenêtre s’éloigna à tire d’ailes.
Tyra s’efforçait de reprendre ses esprits. Encore une fois, elle avait agi comme une idiote. Elle devrait pourtant s’habituer à voir cet anneau à son annulaire… Cet anneau qui signifiait qu’elle était entravée, qu’elle n’était plus libre. Enfin, pas libre comme avant. Elle secoua la tête. Elle aimait Adanën et celui ci le lui rendait bien : il ne lui volerai jamais sa liberté, même marié à elle. Il savait trop ce que cela représentait pour Tyra.
Elle, en revanche, ne voyait pas l’utilité de cette bague. A quoi servait-elle ? Etait-ce une preuve d’amour ? Ne lui en avait-elle pas donné assez, par ses mots et ses fougueux baisers ? Adanën avait tenté de lui expliqué que cela n'avait rien à voir ; elle l’avait cru, mais n’avait toujours pas compris. De toutes le façons, jamais elle n’aurait pu dire non à une demande si tendre. Peut-être, avec Kardan, aurait-elle pu refuser… Mais avec Adanën, c’était différent. Elle revoyait si bien la scène…

Elle avait à peine franchit la porte qu’Adanën, l’air grave, l’avait conduite au centre de la pièce. Tremblant, il s’était agenouillé et lui avait présenté un écrin carré. Il l’avait ouvert et là, sur le coton, reposait une bague en or, su laquelle étaient gravées des vagues de rubis. Son éclat était tel, que Tyra en avait un instant été éblouie. Mais son indignation avait vite prit le dessus. Comment ?! Il voulait qu’elle se marie ? N’était-il pas suffisant qu’elle, l’ex-assassin au caractère indomptable, elle à la réserve froide, glaciale, ai changé son être pour lui et lui ai répété avec tant de figueur "Je t’aime ! Adanën, je t’aime !" ? Doutait-il donc d’elle ? Voulait-il qu’elle porte ce maillon de chaîne pour qu’elle reste attachée et qu’elle ne faillisse pas à son serment de fidélité ? Ne la croyait-il donc pas ?
Elle avait réfléchi à sa réponse. Il était très important qu’il sache que le mariage constituait une grave entorse à sa liberté… mais également qu’elle l’aimait et que c’était irrévocable. Mais elle l'avait mieux regardé. Le visage d’Adanën exprimait la crainte de sa possible réponse négative ; ses yeux d’azur étaient emplis d’amour et son visage lui donnait l’envie pressante d’un « oui » qui semblait ne jamais vouloir venir. Alors, elle fut transportée. Oui, pour lui, elle se marierait. Pour lui, elle ferait d’ailleurs n’importe quoi.
Et elle avait accepté.


Le regard perdu dans le vague, Tyra sursauta soudain. Les yeux d’Adanën Saltaro la fixaient avec tendresse. Passé le premier moment de surprise, elle lui sourit avec douceur. Le sourire doux de Tyra ? Il n’aurait pu exister, sans la venue d’Adanën dans sa vie. C’était lui la raison de son bonheur actuel.
- Tyra…souffla t-il
- Adanën, répondit-elle dans un murmure, comme envoutée.
C’était leur façon de se saluer : chacun, trop occupé à détailler l’autre d’un regard amoureux, ne pouvait en dire plus. Le premier mot de la journée était toujours, depuis huit mois, le prénom de l’autre. A part, quelques fois, les cris de Tyra…
- Aurais-tu vu le diable, ma mie ? la questionna justement Adanën.
Tyra fronça un instant les sourcils sans comprendre, puis… réalisa qu'il avait du être réveillé par son hurlement… Comment allait-elle se sortir de là ?
- C’est juste que la nuit avait effacé de mon esprit l’objet qui me donne ton nom…
C’était certes joliment dit, mais cela n’effaça pas l'expression clairement déçue de son époux. Leurs yeux à tous les deux s’étaient posés sur la bague.
- Oh, fit-il, tu… ne l’aime pas ?
Tyra ouvrit des yeux ronds. Il n’avait rien compris !
- Bien sur que si ! Elle est magnifique ! C’est juste que…Oh, je t’ai déjà expliqué !
Cette fois ci, il parut comprendre. Il se leva et l’enlaça amoureusement.
- Tu regrettes, n’est-ce pas ?
Comment dire oui sans qu’il ne s’effondre ? Puis elle réfléchit. Regrettait-elle vraiment ?
- Non, murmura-t-elle, je ne regrette pas, car cela a fait ton bonheur et je ferai n’importe quoi pour toi.
Il ne parut pas rassuré pour autant, cependant.
- Mais, toi, insista-t-il…
- Moi, oui.
Tyra ne devait pas se décourager ; pas maintenant. Il fallait qu’elle le lui dise.
- Je regrette pour moi, oui, car une bague est pour moi semblable aux fers dont tu m’as attachée à ma dernière épreuve en tant qu’apprentie, a la différence que… je ne peux pas m’en débarrasser sans te blesser.
Adanën ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes, puis baissa la tête. Et Tyra, à son grand désarrois, observa alors un phénomène inédit. Quelque chose qu’elle, Tyra Zenf-Saltaro, avait déclenché : une goutte tomba des cils de son époux et s’écrasa sur le parquet, formant une petite tache bien visible. Une larme.
Plus émue que jamais, Tyra posa son index sur son menton et l’obligea a relever la tête.
- Adanën. Je t’aime. L’as-tu oublié ? Je t’aime du plus profond de mon cœur. Mais les liens du cœur me suffisent, car, au fond de moi, persiste ma liberté, mon horreur et mon dégout de l’enchainement, même à l’homme que j’aime. Cette bague ne sert à rien, Adanën. Il me fait prisonnière, alors que je veux être libre. Libre avec toi. Comprends-tu ?
Elle redoutait la réponse, qui tardait à venir. Tremblante, elle leva vers lui des yeux pleins d’espoir. Enfin, il posa ses lèvres sur les siennes, en un unique baiser, mais si doux, si beau, si magique…
- Oui, fit-il enfin, je comprends. Savoir que les liens du cœur nous unissent est la seule chose qui compte pour moi. Mais tu aurais du m’exprimer ta pensée plus tot. Le mariage n’était qu’une sureté, pour m’assurer que tu m’aimais vraiment. J’ai eu tord de douter, Tyra, je sais. Mais au fond de moi, je l’ai toujours su : je t’aime et tu m’aime de la même force.
Alors, il prit délicatement la main gauche de Tyra et fit doucement glisser l'encombrante bague hors de son doigt. Il s’approcha de la fenêtre, et la jetta de toutes ses forces.
- Adieu, inutiles menottes de notre amour.
Stupéfaite de son geste, Tyra resta un moment bouche ouverte.
- Mais elle coûtait…
Même à elle, sa remarque lui parut déplacée. Peu importait le prix. Adanën l’avait comprise, comme tant d’autre fois.
- Peut-importe, lui dit-il, tu vaux tous les trésors du monde, Tyra Zenf.
Heureuse d’avoir récupéré son nom, cette dernière l’embrassa à nouveau.



- Adanën, j’ai réfléchit, annonça Tyra alors qu’ils mangeaient.
- Oh, quelle belle initiative ! ironisa t-il.
En représailles, elle lui lança gentiment un morceau de pain, qu’il n’eu aucun mal à éviter.
- Ce n’est pas drôle, mais important. Je suis une ombrian, j’ai un certain savoir et une expérience : c’est toi qui me les as transmis et…
- Faux, la détrompa Adanën, je t’ai donné le savoir, tu as acquis toi-même ton experience.
- … Et tu as partagé ton temps pour cela. Pour cela, merci, merci infiniment. Je t’en serai toujours redevable, même si notre duo maitre/apprenti n’a pas été de tout repos…
- C’est ce qui a tout pimenté, fit Adanën en riant.
- Ecoute, j’ai pris une décision. Moi aussi, je veux partager ce que je sais et multiplier le nombre d’ombrian.
Adanën resta silencieux, n’étant pas certain de comprendre ce qu’il avait tant souhaité qu’elle fasse. Lui qui avait déjà imaginé une guerre lorsqu’il allait le lui proposer fut soulagé d’un poids lorsqu’elle ajouta :
- Je veux prendre un apprentis.



- Pas exactement, fit Tyra à Kilyn. Recommence ; le son doit être plus aigu, cristallin et pur, puis descendre sur une note plus grave.
Kilyn soupira, mais obéit. De toute façon, des chaines lui attachaient les pieds. Si elle voulait bouger de nouveau, il fallait qu’elle réussisse. Elle mesura son son souffle et lança un sifflement. Rien ne se produisit.
- Cette fois, c’était catastrophique, fit sèchement Tyra. La note tremblait et, une fois lancée, elle a changé de tonalité. Ça suffit, tu ne comprends rien. Je m’en vais.
Et elle s’éloigna à grandes enjambées, laissant. Kilyn seule. Bien que les chaines lui entravaient les pieds, elle aurait pu s’éloigner en sautillant, Tyra avait donc pris la précaution de relier les chaînes à un crochet profondément planté dans le sol. Ainsi, Kilyn était réellement prisonnière. Cette dernière n’eut pas peur ; son maître avait maintes fois fait semblant de s ‘éloigner : il, enfin elle, était toujours revenue. Elle ne s’inquiétait donc pas.
Mais la nuit tomba bientôt. Seule dans le noir depuis de nombreuses heures, Kilyn se mit à appeler Tyra de toutes ses forces ; personne ne vint. Elle hurla, se déchaina en pleurant ; elle tire sur ses chaines, laissant des marques rouges sur ses chevilles, mais ne parvint pas à les ôter. De rage, elle maudit Tyra. Ne réussissant pas à reproduire le son, elle laissa le sommeil l’engourdir, désespérée.

Cachée derrière un buisson, Tyra observait, immobile. Aux supplications de son élève, elle voulut accourir. Mais elle se souvint d’Adanën : lui n’avait pas cédé, pour elle. Elle se rappelait comme si s’était hier de son arrivée chez Kardan. Ce dernier avait été d’abord surpris de la voir et encore plus lorsqu’elle lui avait demandé de reprendre l’éducation de Kilyn en mains. Il avait accepté, bien sur : plusieurs missions urgentes l’attendaient. Il avait remercié du fond du cœur Adanën d’avoir ainsi métamorphosé Tyra. De plus, elle semblait lui avoir pardonné.
Tyra n’y avait pas été par quatre chemins. A peine dehors, elle avait lancé :
- Première règle, ne pas parler si ce n’est pas nécessaire. Seconde règle : quand je te donne un ordre, tu obéis sans discuter. Troisième règle : toujours…
Mais Kilyn, qui les avaient déjà entendues à l’époques ou Kardan l’avait "prêtée" à Tyra, la coupa :
- Toujours réfléchir avant de poser une question, et quatrième règle : toujours rester concentrée. Oui, je sais.
Sans rien dire, l'elfe reprit la direction de la tour du vieux Zandar. Adanën était absent ; il ne lui ferait donc pas de reproches quand à ses méthodes.
Elle monta une volée de marches et alla se coucher. En passant la nuit dehors, Kilyn n’en aurait que plus de volonté de se débarrasser de ses chaînes : elle y arriverait. Tyra connaissait son élève et elle en était sûre.
Elle soupira, se remémorant les jours passés avec Adanën lorsqu'elle était son apprentie. Ce son si particulier, qu’il lui avait appris, permettant de défaire ses chaines. Elle tentait de l’enseigner à Kilyn. Un peu durement, elle devait l’avouer. Mais elle réussissait toujours avec ses méthodes, alors, pourquoi les modifier ?
Elle s’endormit, pensive, inquiète tout de même pour son élève.



La première chose qu’elle fit, en se levant, fut de courir à l’endroit où elle avait laissé la jeune fille. Celle-ci n’y était plus. Soudain, elle mit les pieds dans quelque chose de métallique. Les menottes ! Alors, un sifflement retentit et elles se refermèrent sur les pieds de Tyra. Abasourdie, cette dernière se retourna. Kilyn se trouvait derrière elle, souriante. Alors que Tyra allait ouvrit la bouche pour s’excuser, son élève la prit de vitesse.
- Ce n’est pas grave. Finalement, ça m’a servit : j’ai non seulement réussi, mais en plus, en inversant les deux son, j’arrive à refermer les menottes !
- Tu es très douée. Tu feras une grande ombrian.
- Je sais bien ! En attendant, fit Kilyn sur le ton du défi, je parie que vous ne grimpez pas aussi haut que moi !
Et, sans attendre la réponse, elle s’élança en haut d’un sonym, grimpant avec une agilité surprenante.
- C’est ce qu’on va voir ! fit Tyra sur le même ton, en s’élançant en avant.
C’était sans compter les chaines, qui la firent trébucher et s’étaler de tout son long. Kilyn se moqua ; heureusement, elle n’était plus la même Tyra qu’avant. Elle le prit assez bien. Et, juste avant de siffler pour se débarrasser de ses liens et elle lança en riant :
- Attends que je t’attrape !


Dernière édition par Tyra Zenf le Dim 24 Mai - 21:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:42

par Tinilélo (partie 1)
Epilogue : Mariage d'assassin

Assise à la fenêtre, Tyra regardait les gens passer dans la rue. Quelqu'un frappa à la porte :
-Tyra ? Tyra, ça va ?
Tyra détourna un instant la tête pour voir qui osait faire ainsi irruption en un moment aussi solennel. Mais il n'y avait qu'une personne qui en soit capable. Oublier ainsi les usages tout en restant plus mignon et désirable que jamais... Minute... Elle avait pensé "mignon" ? Par Zeran, elle ne se reconnaissait plus !
- Adanën Saltaro ! Sors d'ici tout de suite ! Tu sais que tu n'as rien à faire ici ! Allez ouste, du balai !
- Mais... mais...
- Pas de mais ! Dehors !
- Je voulais juste savoir comment allait ma mie...
- Chut ! Hop ! Le futur n'a pas à voir sa promise !
Veneria claqua la porte au nez de l'elfe avant de se retourner vers l'ex-assassin :
- S'il est vrai que l'amour rend stupide, ton fiancé est raide dingue de toi.
- Je sais. Il est absolument fantastique. Attends, tu as dit "stupide" ?
- Apparemment, tu lui rends bien son amour, répliqua Veneria avec un sourire ironique qui fit éclater de rire la future mariée.
Veneria Thaneen était une jeune femme qui avait accepté d'être demoiselle d'honneur au mariage des deux elfes. C'était Adanën qui l'avait présentée à Tyra (elle-même bien sûr aurait été incapable de proposer quelqu'un en qui elle aurait eu une confiance suffisante) et les deux femmes s'étaient assez rapidement entendues. Veneria possédait une patience angélique, qualité indispensable pour supporter l'assassin, mais surtout un sens de l'humour incisif qui plaisait énormément à l'elfe. Mais elle lui rappelait aussi combien sa vie avait été vide, combien elle avait manqué de bonheur.
Elle se rendait compte qu'en devenant un assassin, elle était passée à côté de ce qui faisait la valeur d'une vie. Elle avait l'impression d'être devenue un monstre. Sa jeunesse n'avait pas connu les jeux, les amitiés, les légères rivalités qui font l'enfance. Praven lui avait volé tout cela. Il avait fait d'elle une machine, avait transformé sa vie en un enfer perpétuel constitué d'entraînements toujours plus sévères, toujours plus astreignants. Elle n'avait plus connu qu'un seul sentiment, la haine. Aucun amour, aucune amitié, rien d'autre que la rage la plus noire n'avait alimenté ses jours. Et puis cela avait cessé. On l'avait retirée de la tutelle de Praven. Et elle avait alors été soumise à bien pire : Ectelius. Sous son apparence de douceur et de sympathie, il lui avait à sa façon, retiré jusqu'à la seule émotion qui lui restait. Sa haine avait progressivement disparu, remplacée par un vide absolu. Son sens moral s'était, lui aussi, évanoui peu à peu. Elle en avait conservé quelques bribes, bien sûr, mais qui restaient minimes. Elle n'était plus motivée par les normes habituelles des hommes ou des elfes, seulement par ce qui lui restait de sa formation, le Code des Assassins :
"Ni passé ni avenir, seulement le présent." Vivre au jour le jour, sans rien décider à l'avance si ce n'est qui elle allait tuer et comment. Si on pouvait encore appeler cela vivre... Ni espoir, ni crainte, ni regret, ni soulagement. Aucune émotion, d'ailleurs : "Souffrance et peur sont ne sont qu'émotions, les émotions ne sont qu'illusions." Il fallait se contrôler à tout prix. Même la souffrance était à peine tolérée car difficile à éviter. Quant au reste, n'en parlons pas : toute la panoplie, si riche et belle, des émotions du commun des mortels lui avait été interdite. Aucun contact normal avec les gens n'était possible. "Un individu n'est rien d'autre qu'un bénéfice en puissance." Une autre personne n'est jamais intéressante, ni par ses émotions, ni par ses pensées, ni par rien. Seule son existence peut se révéler digne d'intérêt, dans la mesure où l'assassin peut la faire cesser. Personne n'était jamais entré dans sa vie autrement que pour en sortir dans la minute suivante. "S'attacher c'est être faible, être faible c'est mourir." Plus que toute autre émotion, l'attachement et pire encore, l'amour (n'importe quel assassin authentique vomirait à cette seule idée) était prohibé.
Même maintenant, elle éprouvait un léger dégoût à ce qu'elle était devenue. n'y avait-il pas une histoire que les parents racontaient à leurs enfants, avec une association de guerriers auxquels tout lien affectif était interdit ? Mais eux étaient motivés par l'amour de l'univers, un peu comme les ombrians. Les assassins étaient ainsi, par haine et refus. Le but ultime était de se défendre contre tout l'extérieur, surtout les gens. "Connaître ses ennemis est une façon de s'en prémunir." Il faut non seulement se défendre des hommes pendant le travail, mais en toute situation. On ne peut faire confiance à personne : on ne peut contrôler les autres, ce qui signifie qu'ils représentent potentiellement un risque. Le meilleur moyen de l'empêcher, c'est la prévoyance, et cela vaut aussi pour l'assassinat. "La connaissance de l'autre est le premier pas vers sa destruction." En toute chose, il faut savoir à quoi s'attendre pour pouvoir le contrôler. Les autres maximes du Code des Assassins dérivaient toutes de celles-ci : "Ne jamais laisser de témoin", "L'ombre est une amie fidèle, la quitter expose au danger", etc. Il s'agissait plus de conseils pratiques que de réelles lois morales. Mais toutes ces phrases étaient profondément entrées dans son mode de vie. Du moins jusqu'à maintenant.
Sa vie allait changer. Avait changé.
Les neuf mois qu'elle avait passés avec Adanën lui semblaient faire partie d'un rêve dont elle craignait de s'éveiller à tout instant. Elle n'avait jamais vécu une telle félicité. L'elfe était à la fois doux et exigeant, attentif et solitaire. Il n'était pas parfait et elle moins encore, mais tous deux se complétaient à merveille. L'expression qui lui était déjà venue à l'esprit semblait la seule capable de décrire leur complicité : des âmes sœurs. Une sorte d'osmose indéfinissable, qui transcendait tout ce qu'elle avait pu connaître jusqu'alors. Même avec Kardan, elle n'avait jamais ressenti une telle plénitude.
Sa vie passée lui semblait de plus en plus éthérée, perdait la réalité qui semblait la sienne. Adanën avait raison, comme toujours : elle n'était plus un assassin. Elle était une ombrian. L'épreuve finale qu'il lui avait imposée, qui lui avait paru si absurde et cruelle sur le moment, lui avait en fait ouvert les yeux sur elle-même. Elle n'avait jamais été libre. Toujours sa vie avait été entravée par toutes les règles, toutes les maximes que les assassins lui avaient inculquées au point d'en faire une partie intégrante d'elle-même et de la rendre aveugle à toute autre réalité. Adanën lui avait permis de se défaire de ces chaînes. Il lui avait fait porter des fers et elle l'avait brièvement haï pour cela. Puis elle avait lutté, réussissant à se débarrasser de ces entraves et de toutes celles qui l'enserraient; mais n'avait réalisé ce changement que quelques jours plus tard. Le code des assassins n'était plus présent à son esprit. Elle s'en souvenait parfaitement, mais il ne la dirigeait plus.
Passé et avenir reprenaient leur indépendance. Ses émotions lui revenaient progressivement, non pas du côté de la haine, qui était la dernière à avoir disparu, mais à travers la joie et l'amour, les premiers sentiments qu'elle avait perdu. Les individus n'étaient plus seulement les silhouettes grisâtres dont seule la dangerosité était importante, mais avaient une réelle consistance, une profondeur qu'elle avait oublié. Malgré leurs mauvais côtés, leurs mauvaises actions, ils méritaient respect et affection. Chacun possède une valeur absolue et incontestable. On ne peut pas vivre replié sur soi-même et dédaigner le monde entier sans passer à côté d'une richesse infinie. Il faut connaître les autres, non pour s'en prémunir ni pour les détruire, mais pour le plaisir de constater à quel point la vie est belle. Pour le plaisir de voir que l'on n'est pas seul au monde, que d'autres existent alentour et qu'ils possèdent chacun leurs sentiments, leurs pensées, leurs habitudes, bref un monde qui est propre à chaque être. Cette découverte l'avait fait hurler de joie jusqu'à n'avoir plus de voix. Adanën l'avait retrouvée à genoux, les larmes coulant sur ses joues, un sourire béat aux lèvres. Leurs yeux s'étaient rencontrés, un courant de compréhension était passé entre eux et son expressions d'abord inquiète, était devenue sereine et joyeuse. Elle en avait fini avec sa carrière d'assassin. Désormais, une nouvelle vie pouvait commencer. Elle ne savait pas encore si elle déciderait de poursuivre la Voie des ombrians ou si elle choisirait une autre manière de vivre, mais elle se sentait prête à un nouveau départ. Bien sûr, ses anciennes habitudes reprenaient parfois le dessus, ses pensées suivaient parfois d'anciens chemins, mais c'était de plus en plus rare et lorsque l'elfe, un beau jour, s'était agenouillé devant elle en lui tendant une bague, tout en demandant "Tyra Zenf, voulez-vous m'épouser ?", elle avait pu sourire et, les larmes aux yeux, répondre "Oui" avant de s'agenouiller pour embrasser son bien-aimé.
Auparavant, elle n'aurait même pas imaginé qu'une telle chose soit possible. Maintenant, cela lui semblait presque naturel. Chargé d'importance et de conséquences pou leur vie à tous deux, mais elle ne pensait pas pouvoir agir différemment. Elle se sentait tellement bien en compagnie de l'elfe, comme s'ils avaient toujours vécu ensemble et ce depuis une éternité. Comme s'ils s'étaient déjà connus, comme s'ils se cherchaient avant même de s'être rencontrés. Si elle avait été plus mystique, elle aurait parlé de réincarnation et de vies parallèles au fur et à mesure du déroulement des incarnations, tout ce qu'on raconte dans ces circonstances. Elle aurait volontiers qualifié ce genre de discours de ridicule, d'absurde, voire si elle avait encore pu être de mauvaise humeur, de bêtises inventées par des charlatans pour voler les imbéciles, mais ce mysticisme décrivait précisément la sensation qu'elle avait de sa relation avec son futur mari.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:43

par Tinilélo (fin)

- Tyra, ça va ? Tu sembles un peu perdue dans tes pensées...
- Hum ? Je réfléchissais juste. Je veux dire… Je vais me marier, moi, un Maître-assassin. Et puis cette robe... répondit l'elfe avec un petit rire nerveux et un geste de la main pour désigner la... chose posée sur un mannequin de couture.
Quand elle avait vu ça, elle avait failli éclater de rire. Puis elle avait compris qu'il allait falloir porter cette robe. Et là, son rire s'était coincé dans sa gorge. Elle avait toujours porté des vêtements d'assassin en cuir, pratiques, simples. Les froufrous, fanfreluches, dentelles et autres saletés dont elle ignorait même le nom risquaient de vite devenir une mission autrement plus difficile que toutes celles pour lesquelles on avait pu l'engager. C'était Veneria qui s'était chargée de choisir le modèle, puisqu'elle-même n'y connaissait rien.
- Tous les jeunes mariés sont nerveux, c'est normal. Tu n'es pas la première, ni la dernière à hésiter, tu sais.
- Certes. Mais tu me vois vraiment porter une robe dont on n'arrive pas à reconnaître le haut du bas… ni du milieu d'ailleurs? Tu me vois porter des talons d'un mètre de haut ? Ce n'est pas moi, par Zeran ! Un assassin ne s'habille pas comme ça !
- C'est vrai qu'on a du mal à t'imaginer en princesse de conte de fées. Mais tu n'es plus assassin. Et puis… est-ce si important ? Tu aimes Adanën, n'est-ce pas ?
- Plus que n'importe qui au monde. Je serais prête à renoncer à tout, à perdre ma vie, mon âme, ma liberté pour lui.
- Et tu veux te marier ?
Tyra resta un instant silencieuse avant de répondre doucement :
- Oui. Je pense qu'il est temps pour moi de tourner la page sur ma vie passée. J'aime Adanën et je me sens prête à vivre avec lui.
- Alors tout va bien, non ? Tu verras, tout se passera bien. Vous serez heureux, tous les deux. Vous formez un couple magnifique.
- Merci. N'empêche que ça ne me rassure pas du tout : rien n'a changé en ce qui concerne le problème immédiat, à savoir ce truc que tu appelles une robe et que je nomme un instrument de torture.
- En même temps, je n'ai pas fait des études de remontage de moral pour jeune mariée...
Tyra esquissa un sourire. Cette jeune femme était tout simplement formidable de bonne humeur et d'énergie.
- En plus, je dois dire que je n'ai jamais porté une telle robe, continua Veneria. Mais je suis quand même plus expérimentée que toi en matière d'habillement, donc je vais essayer de t'aider de mon mieux. Bon, voyons l'animal de plus près. Tu viens ?
L'elfe était restée immobile sur sa chaise, les yeux dans le vague.
- Je... vais m'en sortir. Je... J'aimerais rester seule, s'il te plaît.
- Bien sûr, répondit la jeune femme, un peu surprise. Si tu as besoin de moi, je serai juste à côté.
Une fois seule, Tyra se leva et se dirigea vers le mannequin d'un pas lent et en tripotant ses propres habits. Elle contempla un instant la robe immaculée qui se tenait en face d'elle, baissa les yeux sur la combinaison de cuir noir qu'elle portait encore et prit sa décision.

- Tu peux dire ce que tu veux, tu n'entreras pas.
- Mais je...
- Tu rien du tout. Tyra a sûrement lutté contre des adversaires bien plus coriaces qu'une misérable robe.
- Une robe ?
- Oui, elle a quelques ennuis topographiques avec certaines parties de sa vêture. Et non, tu ne l'aideras pas.
- Tu es sûre que j'ai eu raison de la demander en mariage ?
- Non, tu aurais dû épouser Kardan avant de le tromper avec son apprentie... C'est quoi son nom ?
- Kylin. Tu sais, ce n'est pas drôle, répliqua l'elfe en souriant tout de même légèrement.
- Certes. Et dis-moi, de quoi as-tu peur précisément ?
- Je ne sais pas... Tyra était un assassin et c'est une corporation au sein de laquelle le mariage n'est guère en vogue. Je me demande s'il ne s'agit pas là d'une décision quelque peu précipitée...
- Et donc tu as peur qu'elle éprouve du ressentiment parce que tu l'aurais forcée à se lier à quelqu'un plus ou moins pour la vie. Juste une question -et corrige-moi si je me trompe : elle t'a bien répondu "oui" lorsque tu l'as demandée en mariage ? Tu es sûr que ce n'était pas un "non" que tu aurais mal entendu ?
- Je... Enfin...
- Je te charrie, imbécile ! Je n'ai jamais vu une mariée aussi heureuse, même si je ne suis pas non plus particulièrement expérimentée dans ce domaine. En revanche, vous me le paierez, tous les deux, sans cesse à vous inquiéter. M'entraîner dans tes histoires et m'obliger à vous rassurer en permanence, ce n'était pas très galant, Adanën !
- Je... Désolé. Tu avais sûrement quelque chose de plus important à faire.
- Et ton sens de l'humour a apparemment disparu aussi, parce que je ne le vois pas dans le coin... Arrête de te ronger les sangs ainsi, enfin ! Tout va très bien se passer, qu'est-ce que tu veux qu'il arrive ? Tyra est ravie de t'épouser, tu es ravi de l'épouser, que veux-tu de plus ?
- Tu as raison. Je vais me calmer. Tu peux vérifier une dernière fois que Tyra n'a besoin de rien ?
- Si tu insistes...
Veneria soupira devant tant de tendresse et de balourdise réunies et frappa à la porte en demandant :
- Tyra, ça va ? Le monstre mord-il ? Parce que j'ai Adanën juste à côté de moi et il se demande si tu parvenais à vaincre un tel adversaire... Aïe !
L'elfe venait de lui donner un coup de coude pour la faire taire et la regardait maintenant de l'air de l'enfant pris en flagrant délit de vol de confiseries, qui serait offusqué que l'on puisse même songer à douter de son innocence alors qu'il a les joues et la bouche barbouillées de sucre.
- Ah et il n'est pas content que je l'ai dénoncé. Tyra, tu m'entends ?
Comme aucune réponse ne venait, elle décida d'entrouvrir la porte avant de se souvenir d'un détail et de reculer d'un pas. Ce faisant, elle écrasa comme prévu les pieds d'Adanën… qui s'empressa de reculer et de prendre un air dégagé. Veneria le regarda un moment avant de lui sourire. Ou du moins de dévoiler ses dents. L'elfe décida de reculer à nouveau, pour plus de sûreté. C'est qu'elle était capable de faire mal, même à un ombrian expérimenté ! Décidant que la distance de sécurité était suffisante, elle finit par ouvrir la porte et entrer. Puis elle soupira. La robe n'avait pas bougé du mannequin de couture. Elle déclara doucement :
-Adanën ? Tu ne t'évanouis pas, d'accord ? Tyra n'est pas là.
L'elfe entra à son tour. La fenêtre était ouverte et la robe trônait au centre, comme morte, un poignard planté dans le cœur. Le poignard qu'il avait si souvent vu dans la main de Tyra. Tyra, qui d'ailleurs brillait par son absence. Des larmes perlèrent aux yeux de l'ombrian. Il contempla longuement la fenêtre et un sourire finit par naître sur ses lèvres, malgré les pleurs qui dévalaient encore ses joues. Si elle avait pris une décision, il devait l'accepter. D'ailleurs, il comprenait parfaitement la situation de la Seija. Aurait-il agi différemment si on lui avait demandé d'adorer le Chaos ?
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:44

par Chevaucheuse de brume (du forum Ewilan) partie 1

Six mois plus tard...


Cela faisait plusieurs mois déjà Adanën lui parlait de se marier. D'accord, elle savait que cela lui ferait plaisir et aussi que ça ne lui coûtait rien, enfin, rien sauf son dernier brin de liberté, mais là... Elle se demandait sérieusement ce qu'elle faisait dans cette robe blanche. Elle n'en revenait pas. Tous ces changements la rendaient folle. Elle se mariait, là, maintenant, tout de suite...
Elle avait été assassin, maintenant ombrian et voilà qu'elle devenait...Que devenait elle déjà ? Ah oui, une épouse...pouark !

Seule puisqu'elle n'avait pas de famille, Tyra avança lentement dans la clairière, jusqu'à Adanën qui se tenait près du clerc. Elle s'étonnait elle-même. Pourquoi ne prenait-elle pas la fuite ? Elle pourrait partir en courant, déchirer la robe et puis... Et puis Adanën lui en voudrait. Elle aurait beau s'excuser, elle savait que voir ses beaux yeux accusateurs la forcerait à revenir.
Oui, Tyra était là, devant ce clerc. Adanën avait insisté, il voulait que ce soit un jour inoubliable et elle n'avait pas eu le cœur de refuser.
Pressée d'en finir avec cette corvée, elle arriva rapidement près d'eux, persuadée qu'elle allait se mettre à hurler au moment même où le clerc, ce maudit clerc qu'Adanën avait déniché elle ne savait où, se mettrait à parler. Pourtant, il pu prononcer son discours sans même qu'elle n'ouvre la bouche.
Elle vit les yeux brillants de bonheur d'Adanën et ne put se résoudre à lui gâcher ce moment si important pour lui, car son visage, habituellement inexpressif reflétait sa joie, son bonheur et sa confiance. Confiance qu'elle ne pouvait pas trahir.
Au moment où le clerc lui demanda si elle voulait prendre Adanën pour époux, quelque chose se brisa en elle. Peut-être le dernier morceau de résistance. Elle dit oui, d'une voix forte et assurée. Le sourire de son compagnon s'élargit encore. Elle pensa un instant que, pour ce sourire elle était prête à se marier et à beaucoup d'autres choses encore.


Six nouveaux mois passèrent...

Tyra et Adanën étaient en pleine dispute. La première depuis leur mariage. Elle avait accepté bien des choses sans rien demander en retour : emménager chez lui, elle elle avait dit oui, apprendre à cuisiner, elle avait essayé... Sa nouvelle exigence tenait du caprice. Il voulait qu'elle prenne un apprenti, mais elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas. Elle ne se sentait pas prête. Elle savait qu'elle ne l'était pas. Elle n'en aurait de toute façon pas la patience. Elle maudissait son cœur trop tendre et se haïssait elle même. La jeune femme se demandait combien de temps elle pourrait encore tenir. On lui volait encore un peu plus sa liberté. Adanën, l'homme qu'elle aimait, lui volait sa liberté et elle ne pouvait plus le supporter.

Toute la nuit, elle se tourna et se retourna dans le lit conjugal. Elle réfléchit longtemps et décida qu'il était temps qu'elle parte loin. Très loin et surtout... sans lui. Lui qu'elle aimait mais qui l'avait blessée. Elle avait besoin de réfléchir et lui de se remettre en question. Alors, furtivement, discrète comme une ombre, elle partit. Elle quitta ce cœur qu'elle lui laissait en guise de souvenir, elle le lui laissait et partait sans un mot, sans lui promettre de revenir... parce qu'elle n'en était pas sûre.

Le lendemain, quand Adanën se réveilla, il sentit son absence. Tout d'abord, il pensa qu'elle était partie pour le punir d'avoir insisté pour qu'elle prenne un apprenti. Pourtant, après trois jours d'absence, il comprit : son épouse là, pour renforcer le fait qu'elle soit vraiment partie était partie pour longtemps...

Elle courrait dans cette forêt depuis un moment déjà et les ombres se dessinaient lentement. La nuit commençait à tomber. Elle ne savait pas où elle allait, son instinct la guidait. L'effort lui permettait de réfléchir. Elle avait plusieurs choix : partir avec une caravane dont la destination était lointaine ; continuer d'avancer sans but précis ; retourner vers Adanën sans avoir pris de décision ; ou encore travailler dans une taverne ou autre échoppe.
Elle procéda par élimination : elle ne retournerait pas auprès d'Adanën tant qu'elle n'aurait pas pris de décision et ne voulait pas travailler pour quelqu'un d'autre, cela réduirait bien trop sa liberté. Il ne lui restait que deux possibilités. Elle choisit de partir avec la caravane. Au moins, elle serait payée...
Le lendemain de son engagement, elle découvrit ses deux compagnons de route : un ombrian aguerri assez séduisant et très sûr de lui, ainsi qu'une jeune fille possédant un lien de parenté avec le caravanier et ayant développé des capacités magiques.

Rapidement, Tyra fit connaissance avec l'homme. Il était plein de cette sagesse qu'amène le vécu. Par contre, la jeune fille restait un mystère pour Tyra qui avait pourtant espérer devenir son amie. Tout ce qu'elle savait d'elle c'était son prénom : Ameideïra.

La caravane voyageait avec de multiples denrées précieuses et chaque seconde risquait d'être celle de l'attaque fatale contre laquelle ils ne suffiraient pas d'être deux ombrians entrainés pour protéger les caravaniers.


Cinq mois plus tard…

Tyra n'avait toujours pas décidé de revenir vers son mari et n'avait toujours rien prévu. Elle avait appris à apprécier ses compagnons de route. Elle avait par exemple noté que son collègue, Vepio, était très drôle et très posé mais parlait beaucoup, son débit était plus rapide encore que le sien.
Quand à Ameideïra, elle avait finit par se laisser approcher par Tyra, elle était douce et très intimidée par les forces magiques qu'elle possédait. L'ex-assassin avait découvert qu'elle ne maîtrisait absolument pas ses pouvoirs et que personne ne lui apprenait à s'en servir. D'abord très en colère après son oncle, le caravanier, elle s'était calmée en décidant que ce serait elle qui lui apprendrait à gérer sa magie.
En quelques semaines, Ameideïra avait reprit de l'assurance et était capable de lancer les sorts de base comme les sorts compliqués, nécessitants habituellement un entrainement long et ardu.

La première attaque eut lieu dans une gorge étroite où défendre la caravane, qui était très étendue, était très dur. C'était difficile, mais, ce qui l'était ne faisait pas peur à Tyra et Vepio, qui en étaient capables. Ils se déployèrent chacun d'un côté de la caravane et la défendirent, ils couraient sur les toits des chariots, sautaient de l'un à l'autre et neutralisaient les bandits sans aucune difficulté.
Tout d'abord, les deux ombrians furent persuadés d'avoir réussi un coup de maître puisqu'ils avaient réussi à protéger tous ceux qui faisaient partie de la caravane...jusqu'à ce qu'ils se rendent compte qu' Ameideïra avait disparut.
Ce fut une terrible déception pour les deux combattants mais pour Tyra ce fut bien plus : elle s'était attachée à Ameideïra et surtout elle avait décidé de la protéger. Fidèle à sa décision, Tyra décida de partir à sa recherche.
Au début, elle ne trouva rien. Du moins, rien de concluant : quelques traces de pas et de l'herbe légèrement "aplatie" mais rien de plus... Au fil du chemin, pourtant, elle repéra des traces de magie. Celle d'Ameideïra. Elle suivit le chemin et arriva rapidement dans un petit village que la caravane avait contourné.

Elle sentit dans l'auberge du petit bourg l'odeur de la magie d'Ameideïra, elle était puissante et donc avait une odeur repérable entre toute. Tyra entra dans la taverne et commanda un verre d'alcool de rayazen, attendant que les bandits qui avaient enlevés la jeune fille descendent, imprégnés de cette odeur si particulière s'apparentant avec la menthe et la cannelle mélangés. Elle saurait leur faire avouer qui ils étaient et pourquoi ils avaient enlevés l'apprentie mage.
Tyra se rendit compte qu'elle considérait Ameideïra comme une apprentie et se demanda qui était son maître. Une réponse s'imposa à l'ombrian, aussi évidente et logique que tout ce qui l'entourait : elle, Ameideïra était SON apprentie. Cette idée la bouleversa, comment pouvait-elle trouver ça aussi simple ? Comment s'était-elle autant attachée à cette jeune fille ? Tyra ne savait plus où elle en était. A nouveau. Toutes ces questions et ces difficultés ne lui plaisaient pas. Tout était tellement plus simple avant. Avant quoi ? pensa-t-elle. Avant son mariage, avant sa rencontre avec Adanën et plus simplement avant ses retrouvailles avec Kardan.
Ces réponses la perturbèrent tant qu'elle faillit ne pas remarquer l'apparition de plusieurs hommes et d'une jeune fille tous habillés de noir. Ce qui attira son attention ce fut une odeur, légère, pas aussi puissante que devrait l'être l'odeur de la magie d'Ameideïra et pourtant c'était bien la même. D'une manière ou d'une autre, ils avaient réussit à camoufler cette odeur, au point de la faire presque disparaître. Presque mais pas complètement.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:45

par Chevaucheuse de brumes fin

Le petit groupe s'éclipsa discrètement. Tyra les suivit et déposa le prix de sa consommation sur sa table. Elle remarqua que la jeune fille était placée au centre du groupe et paraissait obligée d'avancer, poussée de toute part par ces hommes aux allures de tueurs à gages : ils étaient baraqués et pourtant marchaient avec une grâce féline, la même que celles des ombrians. Elle réfléchit un instant : et si ces inconnus étaient des partisans de l'Ombre ?
Elle savait de quoi était capable cette guilde : ils étaient la cause de nombreux enlèvements, de nombreux pillages et surtout de nombreuses disparitions d'ombrians. C'étaient des guerriers de la même trempe qu'elle et ses confrères. Il n'y avait qu'une seule différence : il ne suivait pas la même voie. Eux ne poursuivaient pas l'harmonie mais semaient le chaos partout où ils passaient. Ils haïssaient les ombrians et sabotaient tout leur travail, tuant ceux qu'ils croisaient quand ils le pouvaient et promettant à quiconque les croisaient une récompense en échange de la cache de leurs ennemis. Une dans chaque ville. Certaine étaient découvertes et les partisans de l'Ombre tuaient chaque ombrian se trouvant à ce moment dans les lieux. Du plus jeune des apprentis au plus vieux et sages d'entre eux.

Un instant, Tyra imagina les dons d'Ameideïra au service de ces fous. Un frisson la parcourut. Cette jeune fille était capable de tant de choses qu'elle se sentit mal à l'idée de la savoir entre les mains des partisans de l'Ombre. Elle avait réussit à maitriser tous les sorts que Tyra connaissait en moins d'un mois, alors que celle-ci y avait passé plus de deux ans. Il y avait de quoi avoir peur de sa puissance. Combien de personnes seraient menacées par Ameideïra si elle passait du côté des Ombres ? Dix, cent, mille ou plus ?
Le groupe bifurqua à droite, puis à gauche et enfin partit en courant. Elle était repérée. C'était impossible. Elle se fondait dans les ombres, ne faisait aucun bruit et pourtant ils l'avaient repérée. Il n'y avait plus de doute. C'était bien des partisans de l'Ombre. Tyra se mit à courir elle aussi. Il s'agissait de ne pas les perdre de vue sinon, elle pouvait dire adieu à Ameideïra.

Le groupe courrait toujours, lorsqu'un premier homme se détacha du lot pour foncer sur elle. Tyra était prête et attendait l'assaut avec impatience. Quand il arriva, il la frôla par la gauche, puis continua sa route. Il effectua un demi-tour pendant qu'elle continuait impassiblement, poursuivant le groupe. La jeune fille au centre du cercle commença à s'agiter. Tyra comprit qu'ils la portaient depuis leur sortie de l'auberge et qu'elle se réveillait seulement maintenant.
Ils l'avaient droguée. Cela expliquait l'odeur, si légère alors qu'elle aurait dut être lourde et entêtante puisqu'Ameideïra devait avoir peur. Les hommes durent ralentir car les mouvements désorodnnés de la jeune fille les empêchaient de continuer au même rythme. L'odeur de menthe et de cannelle se fit de plus en plus forte.
Pendant ce temps, l'homme qui s'était séparé du groupe arriva au niveau de Tyra. Celle-ci sourit froidement sans même le regarder. Il faisait trop de bruit. Il haletait alors qu'il n'avait parcourut que quelques kilomètres et ses pieds frappaient le sol sans régularité et sans véritable conviction. Il n'était pas aussi discret et rapide que devrait l'être un ombrian ou un partisan de l'Ombre bien entraîné.

Elle était en "mode chasse". Chacune de ses pensées était raccourcie et ses sens étaient éveillés au maximum. Elle pensa rapidement "apprenti". Nouveau sourire. Dur cette fois. Il était resté à son côté sans bouger. Il n'avait pas essayé de la frapper. Elle aurait l'honneur de commencer.
Sans lui lancer le moindre regard, toujours aussi concentrée sur le groupe qui prenait justement à gauche, elle projeta son coude dans ses côtes puis, son pied partit rapidement dans ses jambes. L'apprenti se retrouva par terre sans vraiment savoir ce qui lui arrivait. Imperturbable, elle continua sa route sans lâcher le groupe des yeux, sans même avoir ralentit en frappant le jeune homme. Elle pensa dans un nouveau sourire "plus que cinq".
Ils arrivèrent dans un cul-de-sac. Ils s'arrêtèrent. Tyra sur leurs talons. Elle allait devoir les combattre. Ameideïra pourrait peut-être l'aider si elle n'était pas trop groggy. Elle la regarda. Elle avait les pieds par terre et donnait des coups à ses agresseurs, coups qui ne portaient pas vraiment efficacement. Ils avaient tout juste conscience qu'elle les touchait. Tyra soupira. Les cinq hommes ne s'occupaient plus d'Ameideïra. Elle était bloquée derrière eux, puisqu'elle était acculée au mur et qu'ils formaient un ligne couvrant la largeur de l'allée.

Tyra soupira. Elle n'était plus très sûre de la capacité de la jeune fille à l'aider. Elle avait plus l'air concentrée sur ses pieds que sur sa magie.
Tout à coup, elle le va la tête et la fixa. Tyra ne lâcha pas son regard. Elle essayait de lui faire passer le message. Ameideïra lâcha une phrase "je ne peux pas, je suis engourdie de l'intérieur mais les sensations reviennent, je ferai ce que je pourrai quand elles seront de nouveau vivaces".
Tyra soupira à nouveau. Question discrétion, Ameideïra n'était pas la meilleure.
L'un des hommes se jeta sur elle sans prévenir et seul. Elle le frappa et le précipita au sol. Cette attitude la perturba. Il était clair qu'ils ne réagissaient pas normalement. Pour des partisans de l'Ombre ils paraissaient inexpérimentés et mal organisés. Elles ne comprenaient plus. Comment pouvaient-ils être aussi amateurs ?
Sans faire le moindre geste pour partir ensemble, les quatre derniers hommes l'attaquèrent. Elle évita chacun de leurs coups mais elle comprit ce qu'ils faisaient : d'abord ils avaient sacrifiés les deux partisans du chaos les moins expérimentés puis ils allaient lui faire croire qu'ils n'étaient pas très doués et lancer une seule attaque décisive et destructrice.
Elle regarda Ameideïra, celle-ci lui sourit. Elle avait un air vorace. Aussitôt Tyra comprit le message. Elle était prête à bombarder les partisans de l'Ombre de boules d'énergie et autres sorts de différente poussière. L'ombrian sourit à son tour, son apprentie allait sûrement lui sauver la mise.

Ameideïra commença à faire de drôles de mouvements avec ses bras. Elle tournait ses poignets et bougeait lentement ses bras. En quelques secondes, un lumière se mit à luire, l'entourant d'une lumière aveuglante. Surpris les partisans tournèrent la tête de son côté.
Aussitôt, Tyra passa à l'attaque. Elle n'avait pas apprit ce sort à Ameideïra, elle ne savait donc pas ce qu'elle faisait. Elle n'allait peut-être pas obtenir ce qu'elle voulait et elle pouvait même perdre le contrôle de sa magie. Si tel était le cas, il valait mieux profiter de la distraction des guerriers car sinon, elle n'aurait aucune chance.
Ameideïra ouvrit les yeux. Ils étaient entièrement argentés, le blanc des yeux avait été envahis par la couleur de l'argent et ses pupilles étaient de la même couleur. Tyra recula en comprenant qu'Ameideïra savait parfaitement ce qu'elle faisait. Un minuscule tourbillon d'air, visible à l'œil nu se forma au dessus de la tête de son apprentie. Tyra frissonna. La puissance de la jeune fille n'avait pas l'air d'avoir des limites. Le tourbillon grossit et l'air qui le formait prit la teinte des nuages de pluie.
Les quatre hommes étaient pétrifiés. Chacun avait comprit qu'ils n'avaient aucune chance. Quand le tourbillon se dirigea vers eux ils ne savaient plus quoi faire. Celui-ci les engloutis un à un puis disparut.
Ameideïra, qui s'était envolée quand elle dirigeait cette espèce de tornade, redescendit lentement sur le sol. Aux yeux de Tyra, elle n'avait plus rien d'une jeune fille qu'il fallait protéger. Elle avait décidément gagné sa place en tant qu'apprentie.
Tyra fixa ses yeux de glace dans ceux d'acier de la jeune fille. Elle lui demanda avec une voix froide "Es-tu prête à me donner trois années de ta vie ?".
Tout d'abord surprise, Ameideïra comprit le message. Elle répondit d'une voie ferme "oui" et sourit "je suis prête, ça ne fait aucun doute".

Les deux femmes repartirent vers la caravane. Tyra décida d'envoyer un mot à Adanën avant de repartir. Ils se reverraient mais pas tout de suite. Elle avait besoin de temps. Elle voulait qu'il comprenne qu'elle ne pouvait pas faire tout ce qu'il désirait. Il fallait qu'il sache que tous les sacrifices qu'elle avait fait, elle n'aurait jamais dut les faire parce qu'elle se sentait forcée de les faire. Il était hors de question qu'elle recommence. Plus jamais, elle ne se laisserait aller.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 24 Mai - 21:48

Après un premier vote très serré qui avait mis les textes d'Elilah et Alicette-grande-fan à égalité avec 8 voix chacun, j'ai organisé un vote final.
La grande gagnante, avec 10 voix contre 6, est donc Elilah.
C'est donc son texte qui sera imprimé dans AOO. bravo à elle ^^
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeJeu 28 Mai - 21:06

Il y a de quoi la faire gagner. J'ai lu son texte et j'ai décidé de ne pas lire les autres pour ne pas être déçue. je ne doute pas de leur talent mais je pense qu'Elilah a écrit un texte si beau qu'il en est inégalable. Ses mots sont très bien choisis, son écriture est fluide et j'ai vraiment apprécié son histoire...que dire de plus ?
Elle est la gagnante, c'est dans l'ordre des choses dans ce cas-là !
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 31 Mai - 14:34

Oui j'étais contente qu'elle gagne.
Mais en fait tous les textes avaient un quelque chose de spécial.
Celui d'Elilah était extrêmement centré marchombre/ombrian.
Celui de Tinilélo avait repris des éléments de PA.
Celui de Marmalys avait choisi l'angle où Tyra, devenue vieille attendait la mort pour rejoindre Adanen.
Celui d'Alicette-grande-fan avait donné un apprenti très spécial à Tyra.
Le tien était une aventure.
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitimeDim 31 Mai - 18:09

Ils ont sûrement tous quelque chose de spécial, en particulier pour toi, je pense, puisque tu es à l'origine du concours, mais celui d'Elilah était magnifique et très poétique. Je pense qu'il ne pouvait pas y en avoir de plus beau... (sans vouloir vexer les autres...)
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MessageSujet: Re: Concours d'écriture   Concours d'écriture Icon_minitime

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