Profession, assassin
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 Chapitre 14 : Maitre et apprenti

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Tyra Zenf
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MessageSujet: Chapitre 14 : Maitre et apprenti   Chapitre 14 : Maitre et apprenti Icon_minitimeJeu 30 Avr - 20:58

Tyra se réveilla à l'aube, comme à son habitude. Et comme chaque jour, son regard tomba presque avec surprise sur le visage endormi d'Adanën, avant de dériver sur l'anneau qui ornait son annulaire gauche depuis huit mois.
Elle était mariée. Elle. Elle ne s'y habituerait jamais… Rien que ce fait relevait du cauchemar pur et simple. Si ça n'avait pas été pour lui...
Elle se remémorait avec précision des évènements qu'elle ne pourrait jamais oublier. Ses yeux se perdirent dans le vague.
Ce jour-là, il faisait chaud et elle rentrait tout juste de la rivière où elle avait lavé ses cheveux rendus poisseux par la sueur. A peine était-elle revenue dans la maison que l'ombrian, l'air solennel, lui avait demandé de s'asseoir. Surprise par sa mine grave, elle s'était exécutée en se demandant quelle catastrophe allait lui tomber dessus. Elle était alors loin de s'imaginer ce qui allait suivre. Ébahie, elle avait vu son compagnon s'agenouiller et l'avait entendu lui demander sa main. Elle avait failli s'étrangler. Qu'elle soit liée à lui par le cœur ne lui posait aucun problème, mais de là à rendre ça officiel, il y avait un abîme qu'elle n'avait aucune intention de franchir. Elle s'était apprêtée à lui répondre vertement d'aller se faire voir avec sa demande, mais elle avait croisé son regard d'azur. Celui-ci était si plein d'espoir... Elle haïssait toujours les chaînes et le mariage en représentait une de taille, mais cela semblait si important pour lui, qu'elle n'avait pas eu le cœur de le rendre malheureux en refusant. Du bout des lèvres et après un temps infini, elle avait donc accepté. Le sourire chaleureux qui avait alors fleuri sur les lèvres d'Adanën l'avait récompensée du sacrifice qu'elle venait de faire. Elle aimait tant le voir sourire ainsi...
Il l'avait prise dans ses bras et embrassée tendrement en lui affirmant qu'elle ne le regretterait pas. Comment aurait-elle pu lui dire que c'était déjà le cas, qu'elle n'avait dit oui que pour lui faire plaisir ? Impossible. Alors elle s'était tue, se contentant de lui sourire bravement en une parodie de bonheur à laquelle, tout à sa joie, il s'était laissé prendre. Il lui avait alors semblé entendre la clé tourner dans le cadenas du bonheur, le scellant à jamais.
L'elfe n'avait rien exigé d'elle pour la cérémonie. Elle s'était mariée vêtue de sa combinaison, sans s'affubler de ces abominations que les femmes appelaient robes. Pas de bouquet, pas de banquet et encore moins d'invités, la sacralisation de leur couple avait été très sobre et cela leur convenait à tous deux. Le jour J, le ciel était d'un bleu céruléen, pourtant, il lui avait paru d'un gris terne, car il sonnait le glas de sa liberté, bien qu'elle ait obtenu sans mal le fait de continuer à porter son propre nom.
Peu après, elle sortait du temple, nantie d'une bague… et d'un mari… Elle s'était retenue à grand peine de soupirer sur sa liberté envolée. Pourtant elle devait bien admettre qu'en dehors de ce jour particulier et du fait qu'ils habitaient ensemble depuis, rien n'avait vraiment changé dans leurs relations. Une espèce de routine agréable s'était installée et elle en serait presque venue à penser que le mariage n'était pas si terrible.
La jeune femme en était là de ses réflexions, lorsqu'elle sentit sur elle le regard d'Adanën, qui l'observait en souriant.
- Qu'y a-t-il ? demanda-t-elle.
- Rien. Je t'admire, répondit-il.
Etrangement, la jeune femme se sentit rosir et lui sourit tendrement. Elle se blottit contre lui et il lui caressa silencieusement l'épaule. Entre eux, nul besoin de mots, un regard leur suffisait bien souvent pour se comprendre.
- Tyra… j'ai réfléchi à quelque chose, lança-t-il après un moment.
- Hum ?
- Je pense qu'il est temps que tu prennes un apprenti.
La déclaration soudaine la fit se redresser et elle le fixa comme s'il était soudain devenu fou.
- Que je fasse quoi ?! s'exclama-t-elle.
La surprise, mêlée à la colère, fit jaillir la jeune femme du lit conjugal dans le plus simple appareil.
- Que tu prennes un apprenti, répéta Adanën de sa voix douce et posée. Tu l'as déjà fais, rappelles-toi, ma mie.
- C'était tout à fait différent.
- En quoi ?
- J'ai... Kilyn n'est restée mon apprentie que quatre jours et ce, uniquement parce que Kardan m'avait suppliée de...
- Tyra, Kardan ne t'as jamais suppliée et tu le sais parfaitement. Ce n'est pas son genre.
- Peu importe. Ça n'a rien à voir.
- Et pourtant…
Comprenant qu'elle n'arriverait à rien comme ça, l'ombrian choisit un nouvel angle d'attaque.
- Tu n'as donc pas pitié du pauvre gosse qui m'aurait pour maître ? Il devrait me supporter et je suis certaine qu'il s'enfuirait en courant au bout de quelques heures. Mieux vaut lui éviter ce supplice.
La déclaration fit rire son époux.
- Allons ma mie, tu te dépeins plus méchante que tu n'es, fit-il, amusé.
- Mais non, je t'assure, insista-t-elle. Enfin tu me connais quand même... Ce n'est pas à toi que je vais apprendre que j'ai un caractère exécrable.
- En effet, mais tu as appris à te dominer dans la plupart des situations et c'est ce qui importe, la contra-t-il. Un maître peut être sévère et intransigeant s'il demeure juste et bon. Tu es tout cela.
La confiance que son époux plaçait en elle n'avait manifestement aucune limite. Elle s'apprêtait à protester encore, mais renonça. A quoi cela servirait-il ?
- Et comment suis-je sensée trouver cette perle rare ? questionna-t-elle, prouvant ainsi qu'elle rendait les armes une fois de plus.
- En cela, je ne puis t'aider, ma mie. C'est à toi seule de ressentir qui sera à même d'arpenter la Voie à ton coté. Il faut choisir avec soin car, en cas d'erreur, cinq années peuvent se révéler aussi longues pour le maître que pour l'apprenti.
La mention de cette durée désespéra Tyra par avance. cinq ans… Par Zeran, comment aurait-elle la patience de supporter un mio... un enfant pendu à ses basques et incapable de rien décider par lui-même, pendant si longtemps ?
L'ombrian poussa un long soupir, faisant de nouveau sourire son mari.
- Ne fais pas cette tête. On croirait un condamné montant à la potence, lui dit-il.
- C'est un peu ça...
- Si tu m'expliquais ce qui t'ennuie dans le fait de transmettre tes connaissances et ton... expérience à un apprenti, questionna-t-il encore en se levant tout en se couvrant pudiquement du drap qu'il venait d'arracher à leur couche.
Amusée par cette pudibonderie dont il n'était pas parvenu à se débarrasser malgré tout, la jeune femme suivit son mouvement d'un regard appréciateur. Comme il s'approchait, elle passa ensuite quelques instants à le détailler, comme toujours séduite par la musculature de celui qui partageait sa vie.
- Mon expérience ? Tu te fiches de moi ? En un an, tout ce que j'ai fais, c'est quelques missions de routine du genre accompagner des caravanes. Tu parles d'une expérience...
Sa répartie fit pétiller le regard d'Adanën. Elle ne changerait jamais... Et c'était pour cela qu'il l'aimait tant.
- Les "missions de routine", comme tu dis, t'ont apporté bien plus que tu ne l'imagines, ma mie, fit-il en lui caressant la joue d'une main. Et je ne parlais pas uniquement de celle que tu as acquise en qualité d'ombrian, mais de toute ton expérience. Cela joue aussi tu sais.
L'elfe verrouilla son regard dans le sien, impressionnée comme chaque fois qu'il lui démontrait, avec sa douceur coutumière, qu'elle avait tort. Jamais elle ne parviendrait à ce niveau de sagesse, à cette extrême sérénité qui le caractérisait en toute circonstance. Mais après tout, quelle importance ? Ils étaient si opposés qu'ils en devenaient parfaitement complémentaires : sérénité contre impulsivité, passé tumultueux contre passé studieux, caractère passionné contre caractère posé... Comme l'eau et le feu, la terre et le ciel, ils ne pouvaient fonctionner l'un sans l'autre.


Dernière édition par Tyra Zenf le Mar 3 Nov - 12:10, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre 14 : Maitre et apprenti   Chapitre 14 : Maitre et apprenti Icon_minitimeJeu 30 Avr - 20:59

- Très bien, j'abandonne. Tu auras toujours le dernier mot on dirait.
D'humeur taquine, l'ombrian décida de pousser son avantage par une boutade. Reprenant avec exactitude les mots qu'elle lui avait dit de longs mois auparavant, il lança :
- J'ai fais prononcer ces mots à la grande Tyra Zenf... Il faut que je me souvienne de ce jour.
La surprise laissa tout d'abord son épouse bouche bée, puis elle lui bourra gentiment la poitrine de légers coups de poings, sans qu'il puisse lui immobiliser les bras puisqu'il tenait toujours le drap d'une main.
- Adanën Saltaro, comment oses-tu retourner mes propres paroles contre moi ? fit-elle, faussement fâchée.
Elle était bonne comédienne et sa colère factice aurait pu tromper n'importe qui... sauf lui, qui la connaissait trop bien pour se laisser prendre. D'ailleurs, elle savait parfaitement qu'il ne serait pas dupe, puisqu'elle posa la tête sur son torse en entourant sa taille de ses bras.
Des mois auparavant, qui aurait pu prévoir qu'elle se comporterait ainsi, comme une femme aimante ? Certainement pas elle en tout cas.
La serrant contre lui d'un bras, Adanën l'embrassa tendrement dans les cheveux.
- Allons madame Saltaro, il faut y aller à présent. Nous sommes attendus, déclara-t-il soudain.
Madame Saltaro... Se ferait-elle un jour à cette appellation qu'elle n'utilisait jamais ? C'était peu probable même si elle avait appris à ne plus tressaillir lorsque, par hasard, il la nommait ainsi.
Tyra hocha la tête et entreprit de reprendre ses vêtements posés sur le dos d'une chaise, tandis qu'il rassemblait les siens, puis promena un regard amusé sur la pièce circulaire. Depuis qu'ils avaient emménagé dans la tour du vieux Zandar, elle avait pu constater combien son époux manquait d'ordre malgré sa rigueur : ses affaires traînaient pêle-mêle un peu partout ; ses cartes et parchemins croulaient de la table qu'il utilisait comme bureau, jusqu'en dessous du meuble ; sa brosse à cheveux gisait dans les endroits les plus incongrus -dans la jatte vide servant à leurs ablutions matinales en l'occurrence. Bref, elle était chaque jour ravie de constater que son mari n'était qu'un homme.
La jeune femme se rhabilla et il fit de même puis, tous deux quittèrent leur demeure. Arrivés à l'orée de la forêt, ils croisèrent un groupe composé d'enfants d'une douzaine d'années, qui jouaient. Le regard de l'ombrian accrocha alors une petite silhouette, légèrement plus menue que les autres, qui se faufilait dans un arbre avec agilité. Elle s'immobilisa alors et Adanën s'arrêta à son tour.
- Tyra ? fit-il, intrigué.
Mais l'elfe tendit vers lui une paume autoritaire pour lui signifier de se taire. Surpris de son attitude, son compagnon suivit la direction de son regard et vit l'enfant qu'elle regardait sauter souplement de l'arbre et revenir sur la terre ferme.
- Tu pense que… commença-t-il sans le quitter des yeux.
- Attends… demanda-t-elle d'une voix lointaine.
Voir les gestes du garçon, lui rappela les siens au même âge. A la différence que le jeune humain était libre de ses mouvements et visiblement pas maltraité. A ses souvenirs, elle s'assombrit, et se détourna, s'éloignant sans mot dire.
- Tyra ? Ma mie qu'y a-t-il ? questionna alors Adanën, immédiatement alerté par le changement.
- Rien, fit-elle simplement.
- Non, ne fais pas cela. Ne te ferme pas, ma douce. Parles-moi…
Le beau visage de son époux reflétait une telle inquiétude, qu'elle fit l'effort d'esquisser une ombre de sourire pour le rassurer.
- Tout va bien.
- Je sens parfaitement que non. Tu mens simplement pour m'épargner et tu sais que je ne le veux pas. Réponds-moi, Tyra, s'il te plait.
La jeune femme soupira. Il pouvait se révéler aussi têtu qu'elle, voir davantage. Surtout si cela la concernait. Il ne la laisserait pas en paix tant qu'elle ne lui aurait pas répondu.
- Je me revoyais au même âge et je pensais que je n'avais jamais été libre de m'amuser comme ça. Que je n'avais jamais été libre tout court. Que je n'avais jamais eu d'enfance.
Ces mots, prononcés d'une voix sans timbre, contenaient une telle douleur, que cela serra le cœur de l'ombrian. Il avait tendance à oublier le douloureux passé de son épouse, à occulter de quelle façon impitoyable elle avait été éduquée par celui qu'elle ignorait être son père. Ne sachant que faire d'autre, il la prit dans ses bras et lui caressa doucement les cheveux.
Elle resta ainsi quelques instants, puis s'écarta de lui et se reprit presque instantanément. L'elfe chercha ensuite le garçon du regard et le vit qui s'éloignait. Intriguée, elle s'apprêtait à le suivre, mais son mari l'arrêta doucement par le bras.
- Nous sommes attendus, répéta-t-il gentiment.
- Tu peux y aller seul ? Notre présence conjointe n'est pas nécessaire et ce petit m'intrigue.
Il allait protester, mais n'en fit finalement rien. Il connaissait bien sa compagne et savait que, sous cette question, c'était une résolution qui se dissimulait. Quoi qu'il dise, elle n'en ferait qu'à sa tête.
- Très bien. A ce soir en ce cas, dit-il avant de l'embrasser furtivement et de s'éloigner à son tour.



Ils dinaient en silence depuis plusieurs minutes et Adanën savait parfaitement qu'elle ne dirait rien de ses découvertes s'il ne l'interrogeait pas, aussi se décida-t-il à demander :
- Qu'as-tu appris au sujet de ce garçon ?
La jeune femme continua son repas sans rien dire pendant encore quelques instants, puis reposa ses couverts.
- Il s'appelle Zeryn Selen, déclara-t-elle. Il a douze ans et c'est l'ainé d'une famille de cinq enfants. Ses parents sont fermiers et peinent à nourrir toute leur progéniture. Il sait lire, écrire et compter parce qu'il aide son père à tenir les comptes de la maison. Il a très peu de véritables amis en dehors d'une petite blonde du nom de Briga et d'un rouquin appelé Daren.
L'ombrian écoutait son épouse énoncer cette multitude d'informations, sans parvenir à cacher totalement son admiration. Il se demandait toujours comment elle faisait pour toujours réussir à savoir tout ce qu'elle avait besoin d'apprendre.
- Tu as réussi à savoir tout cela en si peu de temps ?
Elle haussa les épaules.
- Ça ne m'a pas demandé un gros effort tu sais. Les langues se dénouent vite quand on sait argumenter.
- Et qu'en déduis-tu ?
- Pas grand-chose pour le moment. C'est un peu léger pour déterminer si oui ou non il ferait un bon apprenti.
Adanën hocha la tête d'un air approbateur. Elle avait parfaitement retenu ce qui importait dans cette décision : ne pas se précipiter pour choisir avec discernement.
- Que comptes-tu faire en ce cas ?
- L'observer davantage. Comprendre comment il réagit face à certaines situations, à certaines personnes.
De nouveau il opina en guise d'assentiment. Elle était vraiment devenue plus sage. Avec le temps, elle le serait encore bien davantage. Elle avait l'air décidée et il savait qu'elle n'abandonnerait pas avant d'avoir obtenu une certitude.


Dernière édition par Tyra Zenf le Lun 29 Juin - 19:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Chapitre 14 : Maitre et apprenti   Chapitre 14 : Maitre et apprenti Icon_minitimeJeu 30 Avr - 20:59

Cela faisait à présent une semaine que Tyra observait le jeune garçon, qu'elle le jaugeait à la fois du point de vue ombrian et –elle ne pouvait s'en empêcher totalement - du point de vue assassin. De ce qu'elle avait vu et entendu, il était agile -bien que son niveau soit situé en dessous de ce qu'elle attendait de son apprenti, malin et il se faufilait où il voulait. Autant d'atouts appréciables, bien qu'il y ait place pour de considérables progrès… Le potentiel était là, mais quelque peu gâché par son caractère : trop espiègle, il semblait incapable de se concentrer sur une seule activité pendant longtemps. De plus, la patience et la rigueur lui manquaient trop pour qu'il puisse se concentrer vraiment. Mais le pire était son coté charmeur, voir enjôleur, qui lui rappelait tellement Ectelius. Elle avait déjà constaté que d'un sourire ou d'une simple phrase, il pouvait amener qui il voulait à faire ce qu'il voulait. Et elle n'était pas sure d'apprécier cette facette de sa personnalité, qui pouvait se révéler un facteur d'ennuis en mission et un catalyseur de mauvais souvenirs pour elle. Il s'agissait là de défauts majeurs pour un ombrian. Des défauts qu'il appartiendrait à Tyra d'atténuer ou d'éradiquer afin de faire de lui un élève à peu près acceptable.
Accroupie sur la branche maîtresse d'un arbre à la lisière de la foret, l'elfe le regardait une fois de plus pelleter la paille souillée hors de l'étable parentale, avec l'air blasé de quelqu'un qui n'aime pas ce qu'il fait. Il était clair qu'il s'ennuyait et que l'idée de devenir fermier plus tard ne le réjouissait pas. Et bien elle allait lui offrir à la fois l'opportunité de changer son destin, ainsi que le choix qu'elle-même n'avait pas eu.
Sa décision prise, la jeune femme bondit jusqu'au sol, se réceptionna et se dirigea vers la petite bâtisse entourée d'une clôture blanchie à la chaux. Là, elle s'accouda à l'un des piquets et, en attendant que l'enfant qui travaillait toujours dans la cours s'aperçoive de sa présence, commença mentalement à décompter les secondes. Elle en était à plus d'une minute lorsqu'il leva enfin la tête de sa tache.
- Bonjour petit, se força-t-elle à le saluer. Quel est ton nom ? ajouta Tyra qui ne voulait pas éveiller ses soupçons en prouvant qu'elle s'était renseignée..
L’enfant fixa la grande et belle elfe qui venait de lui adresser la parole pour la première fois de sa jeune vie.
- Zeryn, madame, répondit-il, impressionné par sa prestance.
- Es-tu heureux de ton sort, Zeryn ? questionna-t-elle.
Abasourdi, le jeune humain la dévisagea en clignant des yeux.
- Je… bafouilla-t-il.
Comprenant qu'elle n'en tirerait rien d'autre que des bredouillements dans l'immédiat, elle demanda :
- Mène-moi à tes parents.
Haussant les épaules, l'enfant mit les mains dans ses poches, puis se dirigea vers la porte de la maison.



Bras croisés, Tyra pianotait sur son bras depuis déjà plusieurs minutes, attendant qu'il se décide. Elle tentait de conserver son calme et de modérer son impatience, mais on aurait dit que le jeune garçon, face à elle, prenait un malin plaisir à la tester.
- Alors, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ? questionna-t-elle après quelques secondes supplémentaires durant lesquelles il ne se passa rien.
- Vous m'avez dis de prendre mon temps pour viser, maître, rétorqua l'enfant dans un grand sourire malicieux.
L'amusement était visible dans ses prunelles noisette, mais la jeune femme n'était pas d'humeur à supporter ses facéties. Agacée, elle s'approcha de lui, jusqu'à se retrouver à quelques centimètres, ce qui le força à lever la tête pour continuer à la regarder dans les yeux.
- Ne joue pas à ça avec moi, mon garçon, fit-elle d'une voix sourde dans laquelle planait une vague menace. Tu sais parfaitement qu'il vaut mieux ne pas abuser de ma patience.
Oh oui il le savait. En à peine un mois, Zeryn avait compris quel genre de femme était cette elfe qui était devenue son mentor. Il avait saisi qu'elle était extrêmement sévère, voir dure et intransigeante, mais cela s'expliquait facilement étant donné ses incroyables talents. Jamais, même dans ses rêves les plus fous, le jeune humain n'aurait imaginé se retrouver l'apprenti d'une telle ombrian, lui qui ne savait qu'à peine ce que c'était. Jamais il n'aurait pensé échapper à la vie rude qui l'attendait dans la ferme familiale. Il avait cru à une plaisanterie lorsqu'elle s'était approchée et lui avait annoncé de but en blanc qu'il deviendrait ombrian. Et même lorsque ses parents, fiers, avaient accepté qu'il la suive, il n'avait pas encore réalisé. Cependant, il lui avait fallu se ressaisir très vite, car Tyra Zenf –c'était le nom de son maître- ne lui avait pas laissé le temps de souffler. Elle avait commencé par édicter une série de règles qu'il ne devait jamais enfreindre, puis elle l'avait emmené dans la foret et son entraînement avait commencé sans perdre de temps. Il ne savait rien d'elle à ce moment-là, car l'elfe était assez peu loquace, mais il ne lui serait pas venu à l'idée de l'interroger. Surtout qu'elle avait été très claire : elle détestait le bavardage et les questions l'ennuyaient.
- Arrête de bailler aux corneilles !
L'ordre, lancé d'une voix impatiente, fit sursauter Zeryn. Il valait mieux ne pas franchir les limites même s'il savait que son mari, ombrian lui aussi, arriverait toujours à la calmer. A sa connaissance, c'était la seule personne capable de ce prodige.
Le garçon regarda de nouveau sa cible et, pensif, lança en l'air la dague parfaitement équilibrée qu'il tenait dans sa main droite. Celle-ci fit un tour sur elle-même avant qu'il la rattrape par la lame, puis il la catapulta droit devant lui. L'arme profilée fendit les airs en tournoyant et, avec un tchac ! retentissant, se planta dans un arbre… situé à gauche de celui qu'il visait. Ce piètre résultat le fit grimacer et il attendit la réflexion caustique qui ne manquerait pas de suivre.
- Quel tir magnifique, fit alors Tyra en applaudissant avec une lenteur exagérée. Je suis impressionnée.
Qu'il détestait quand elle se montrait aussi ironique… Mais c'était son caractère et il n'y pouvait rien.
- Récupère ton poignard et assieds-toi.
Sans protester, il s'exécuta et lutta quelques instants pour extraire la lame de l'épaisse écorce du sonym. Il revint ensuite près d'elle, puis prit place sur le sol herbeux.
- Je t'écoute, fit-elle alors.
Il ne savait que trop bien ce qu'elle entendait par là. Jamais elle ne lui disait ce qu'il avait mal fait, préférant qu'il pointe lui-même ses –trop- nombreuses erreurs.
- Je n'étais pas concentré, admit-il à contrecœur.
- Je ne t'ai pas demandé de m'énoncer des évidences, riposta-t-elle aussitôt, acerbe, en verrouillant son étrange regard dans le sien.
Le garçon déglutit. Une faute supplémentaire. Décidément, il les collectionnait. Fermant les yeux, il s'efforça de revoir toute la scène au ralentit afin de repérer ce qu'il avait mal fait. Cette petite introspection dut prendre un peu trop de temps, car, de nouveau, la voix de son maître, impatiente, résonna dans la clairière silencieuse.
- Alors ?
- Je… crois que je tenais la lame un peu trop haut, avança-t-il, incertain.
- Et ?
- Ca a du déséquilibrer la dague, supposa-t-il encore.
- Et ?
Une nouvelle fois, il réfléchit à ce que sa faute avait pu entrainer comme conséquences, mais il ne voyait rien d'autre. Dépité, il secoua lentement la tête en signe d'ignorance.
Estimant, comme toujours, que les actes valent mieux que les paroles, la jeune femme se releva souplement, dégaina l'une des dagues glissées dans ses bottes, puis, d'un mouvement fluide, lança son arme. Celle-ci alla se planter exactement où elle l'avait prévu, dans un arbre situé à bonne distance d'eux. L'elfe se tourna ensuite vers son élève.
- Qu'as-tu noté ?
Zeryn savait qu'elle parlait des différences entre leurs deux tirs. Pourtant elle avait été si rapide que ses yeux d'humain n'avaient pas eu le temps d'analyser son mouvement. Il chercha comment le lui dire, puis, ne trouvant pas, opta pour la franchise.
- Je n'ai pas eu le temps de voir, maître. Vous êtes trop rapide.
A ces mots, Tyra se retint à grand peine de lever les yeux au ciel. Qu'est ce qui lui avait pris de prendre un humain comme apprenti ? Elle inspira profondément pour conserver son sang-froid, se força à compter mentalement jusqu'à cinq, puis alla récupérer son poignard pour éviter de répondre immédiatement. Lorsqu'elle revint vers lui, l'elfe était redevenue à peu près sereine.
- Bien, je vais donc te montrer. Une fois de plus.
Cette précision servit d'avertissement à Zeryn. Il lui faudrait se montrer parfaitement attentif cette fois, car elle ne répèterait plus son mouvement. Le jeune garçon aurait voulu être capable de le décomposer seconde par seconde afin de le reproduire avec exactitude, mais sa vue humaine ne le pouvait pas. D'ailleurs il n'était même pas certain qu'une vue elfique le puisse, mais après tout, les seuls personnes de sa connaissance appartenant à cette race étaient son mentor et son époux alors…


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MessageSujet: Re: Chapitre 14 : Maitre et apprenti   Chapitre 14 : Maitre et apprenti Icon_minitimeJeu 30 Avr - 21:00

Se concentrant, le garçon fixa son attention sur le bras droit de son mentor, attentif au moindre minuscule mouvement : l'elfe, qui avait placé le pouce au milieu de la lame et les autres doigts dessous, fit basculer son bras par dessus son épaule. Le jeune humain nota que le manche de l'arme se trouvait ainsi un peu en dessous de son épaule. D'un geste sec mais fluide, elle projeta ensuite son bras vers l'avant et il eut juste le temps de remarquer qu'à la dernière seconde avant d'effectuer son lancer, elle ramenait son poignet en position horizontale. Zeryn ne vit qu'à peine le poignard filer vers sa cible, mais la position de l'elfe ne laissait place à aucun doute : elle n'avait pas seulement lancé la dague, elle l'avait accompagnée.
De nouveau, Tyra alla récupérer son arme, puis se tourna vers lui sans un mot, le visage indéchiffrable. Sa façon de lui faire comprendre que c'était à son tour.
Absorbé, il se plaça comme elle et se saisit de son propre poignard en l'imitant en tout point. Il s'apprêtait à poursuivre lorsque la voix de Tyra se fit entendre.
- Peut-on savoir ce que tu es en train de faire ?
Interloqué par la question, il abandonna sa position de tir et se retourna.
- Je... vais lancer ma dague, répondit-il, hésitant.
- Ah oui, vraiment ? fit-elle alors en croisant les bras sur sa poitrine.
Le sarcasme, dans sa voix, fit comprendre à Zeryn quelque chose n'allait pas. Qu'avait-il encore fait de travers ?
- J'ai commis une erreur ? demandat-il bien qu'il connaisse la réponse.
- Tu crois ? rétorqua-t-elle sur le même ton.
- Mais, maître, j'ai fais exactement comme vous, tenta-t-il de se justifier, incapable de comprendre ce qu'elle lui reprochait.
- Précisément.
- Là, j'avoue que je ne vous suis plus, maître.
L'elfe émit un claquement de langue agacé, puis consentit à s'expliquer... à sa manière.
- Quand t'ai-je demandé de m'imiter ?
- Mais vous m'avez dis... commença le jeune humain, perdu.
- Ai-je prononcé les mots "fais comme moi" ? le coupa-t-elle.
- Non.
Il y eût un silence, puis elle reprit.
- A ton avis, quel était le but de ton observation ?
Son apprenti ne répondant pas assez vite à son goût, Tyra se mit à pianoter sur son bras.
- Je ne sais pas, maî...
Il s'interrompit car son idée précédente venait de lui traverser l'esprit une seconde fois.
- Constater qu'une dague ne se lance pas mais s'accompagne ? hasarda-t-il, peu sûr de lui.
Malgré les craintes de son élève, l'elfe hocha la tête d'un air approbateur et compléta :
- Chaque ombrian développe sa propre façon de lancer une arme. Ce qui convient à l'un, n'ira pas forcément à l'autre ; c'est pourquoi m'imiter ne te servira à rien. Si tu n'es pas à l'aise avec ma méthode, tu ne parviendras pas à atteindre efficacement ton but.
Zeryn l'écouta, presque bouche bée. Cette explication comptait parmi les plus longs discours qu'ait prononcés son maître depuis le début de son apprentissage.
- Essaie tes propres techniques, mais garde bien à l'esprit ce que tu viens d'énoncer, recommanda-t-elle, avant de faire un geste en direction de l'arbre qui leur servait de cible.



Non loin de là, une silhouette encapuchonnée observait la scène, un léger sourire aux lèvres.
À son retour de voyage, Alyanna avait souhaité revoir son ancien apprenti. Elle avait alors appris son mariage, mais l'identité de la nouvelle madame Saltaro ne l'avait guère surprise. Connaissant Adanën, il lui apparaissait évident qu'il avait su trouver les mots pour convaincre Tyra Zenf de l'épouser ; tout comme il lui semblait clair qu'il n'avait, cette fois, pas tenu compte de ses conseils. Pourtant, tout semblait aller pour le mieux entre eux malgré le caractère de la jeune femme, qui avait même pris un apprenti à ce qu'elle avait compris. Lorsqu'elle avait appris, l'humaine n'avait pu s'empêcher d'appréhender une mauvaise influence de l'ex-assassin sur le garçon. Mais au vu de ce à quoi l'ombrian venait d'assister, ses craintes s'avéraient infondées. Non seulement l'elfe était capable de restituer les enseignements reçus des ses anciens maîtres et d'Adanën, mais elle pouvait aussi dominer son caractère, quoique cela doive lui coûter un gros effort. Certes, ses méthodes restaient très brusques pour une des leurs, mais l'enfant n'en paraissait ni effrayé ni traumatisé, ce qui était le principal.
L'humaine allait repartir, lorsqu'elle perçut une présence derrière elle. L'ombrian se retourna et se retrouva devant Adanën.
- N'êtes-vous revenue que pour l'espionner ? demanda l'elfe à voix basse, à son mentor.
Le ton de son ancien élève était aussi posé que d'ordinaire, mais la désapprobation y était audible.
- Venant de vous, cela m'étonne et me déçoit, Alyanna, reprit-il sans lui laisser le temps de se justifier.
- Voyons, Adanën, tes sentiments pour ton épouse t'aveuglent. Ne saute donc pas aux conclusions. Tu m'as habituée à plus de sagesse et de réflexion, rétorqua-t-elle en le fixant.
Il ne releva pas la réprimande, mais constata qu'elle savait tout. Il n'en était pas surpris, car la quasi omniscience de la jeune femme ne l'étonnait plus depuis longtemps.
- En ce cas, puis-je me permettre de vous demander la raison de votre retour ? Je vous pensais déjà fort loin.
- Je l'étais, répondit son interlocutrice. Mais j'avoue que j'étais un peu inquiète de savoir ce qu'il était advenu de ta relation avec Tyra.
A ces mots, l'elfe arqua un sourcil.
- Vous vous inquiétiez ? fit-il, incrédule.
Alyanna hocha la tête.
- Je vous avais laissés dans une drôle de situation. Et connaissant son caractère...
- Je vois...
Elle ne lui reprocha pas de ne pas l'avoir écoutée. L'elfe semblait heureux, c'était tout ce qui importait à ses yeux.
Il y eut un silence durant lequel il regarda en direction de sa femme.
- Elle s'en tire remarquablement, déclara-t-il après un moment.
De nouveau, l'humaine opina.
- Je l'ai effectivement constaté, acquiesça-t-elle.
- Et son apprenti ne s'est pas sauvé, lui fit-il remarquer en reportant les yeux sur son ancien mentor.
- Je n'ai jamais prétendu que cela se produirait.
- Non, mais vous m'aviez fait part de vos doutes quant à la réussite de son apprentissage.
- Doutes ne sont pas certitudes, Adanën. Et je suis ravie de m'être trompée. (à son tour, elle regarda vers l'elfe occupée à parler à Zeryn) A ce que j'ai vu, elle semble parfaitement compétente malgré ses méthodes un peu... brusques.
- Elle l'est.
Il y avait tant de conviction, de certitude, de confiance, dans ces seuls mots, que cela confondit un instant la jeune femme, puis elle sourit.
- Dire qu'il y a seulement deux ans, tu te méfiais de tous et n'avait foi qu'en moi... Ce temps semble bel et bien révolu.
Un léger sourire étira les lèvres de son interlocuteur.
- Tyra y est pour beaucoup.
- J'en suis consciente et l'en remercie. Je suis certaine que tu es bien plus heureux depuis. Sans confiance en les autres, un ombrian n'est rien.
Il acquiesça silencieusement.
- Qu'allez-vous faire à présent que vous voilà rassurée ? questionna ensuite l'elfe.
La jeune femme sourit, ses yeux de lune posés sur lui.
- Retourner auprès d'Iran et Tybalt, répondit-elle. Tu as appris seul une leçon importante ajouta-t-elle ensuite, mais je n'en attendais pas moins de toi.
La réponse étonna Adanën, qui la fixa, perplexe. Que voulait-t-elle dire par là ? Sa mine interloquée accentua le sourire de l'ombrian.
- C'est arrivé si naturellement que même toi, tu ne t'en es pas rendu compte.
- De quelle leçon parlez-vous, Alyanna ?
- Qu'il ne faut pas croire aveuglément tous les conseils, mais se forger ses propres opinions. Car, tu l'as constaté, même un conseil prodigué avec les meilleures intentions, n'est pas forcément bon à suivre. Même celui d'un mentor. Désormais libre de toute influence, tu es seul maître de ta vie. Ton envol est définitif.
Sur ces derniers mots, la voix de l'humaine se tinta d'un brin de tristesse. En effet, le temps avait passé, faisant de son apprenti hésitant l'un des plus sages ombrians qui lui ait été donné de connaître. À présent, elle n'avait plus rien à lui apprendre, plus de conseils à lui donner. Il était son égal à tous points de vue.
Les paroles de la jeune femme trouvèrent dans le chemin du cœur d'Adanën. Il ne s'était en effet aperçu de rien, mais elle avait raison. Jusqu'à sa décision d'entamer une véritable relation avec Tyra, Alyanna avait conservé bien malgré elle, une certaine influence sur ses actes et ses pensées. Il s'en était inconsciemment affranchi, marquant ainsi la réelle fin de son apprentissage, même s'il restait indéfectiblement lié à elle.
Un léger bruit tira l'ombrian de ses réflexions. De concert, ancien maître et ex-élève tournèrent la tête pour apercevoir Zeryn, qui venait dans leur direction.
- Il est temps pour moi de repartir, dit alors Alyanna. Je suis extrêmement fière de toi, Adanën, ajouta-t-elle en posant une main sur son épaule.
- Au revoir, maître, dit-il alors, utilisant en signe de respect, pour la première et dernière fois, ce terme dont jamais il n'avait usé durant son apprentissage. Et merci.
Sans cesser de sourire, la jeune femme hocha la tête, puis s'esquiva, laissant l'elfe rejoindre son épouse.
Libres comme des oiseaux délivrés par le printemps, Adanën et Tyra s'étaient envolés. Alyanna prévoyait que nombreux seraient ceux qui pourraient suivre leurs gracieuses évolutions dans le ciel ombrian, dans les temps à venir.
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