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 Chapitre 12 : Liberté

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Tyra Zenf
Auteur
Tyra Zenf


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MessageSujet: Chapitre 12 : Liberté   Chapitre 12 : Liberté Icon_minitimeVen 10 Avr - 12:32

A son réveil, au petit matin, Adanën s'étonna de ne pas trouver sa compagne endormie. Il supposa tout d'abord qu'elle était partie à la rivière, puis il remarqua, sur le lit vide sur lequel la forme du corps de la jeune femme demeurait imprimée, l'absence des fers qu'il lui avait ôtés la veille. Ce constat lui arracha un sourire. Dire qu'il avait fallu que l'échec égratigne son orgueil, pour qu'elle fasse abstraction de ce que ces menottes représentaient pour elle...
L'ombrian se dirigea vers une étagère croulant presque sous le poids des grimoires anciens qui l'encombraient et passa quelques instants à en inspecter la tranche dans l'espoir de parvenir à déchiffrer leurs intitulés. En vain. Force lui était de reconnaître que tout ce qui avait trait à la magie lui restait étranger. Se détournant, il approcha une seconde console et remarqua avec un certain soulagement, que les titres de ceux-ci se trouvaient rédigés en langue commune... quoique leurs titres lui parussent plus qu'obscurs. "Les diolsans et leurs applications" disait l'un d'eux. L'elfe n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait bien être un "diolsan" et encore moins de ce que pouvait regrouper ses applications.
Quittant l'endroit, Adanën, curieux, continua sa visite. Après tout, c'était la première fois qu'il pénétrait chez un mage, même si celui-ci était décédé depuis des années. Du reste, il n'avait pas vraiment l'impression que c'était le cas. En effet, si Tyra avait investi les lieux, elle ne semblait avoir touché à rien d'autre qu'aux épais volumes reliés de cuir brun et il semblait à l'ombrian, sentir la présence invisible de Zandar.
Un peu plus loin, sur une table, des bocaux en verre dépoli renfermaient des substances non identifiées et de toute façon non identifiables, qu'il jugea plus prudent de ne pas ouvrir. Qui pouvait savoir ce qu'un esprit sorcier y avait placé... En son centre, trônait un long alambic de cuivre et diverses fioles poussiéreuses. Certaines remplies de liquides rouges, verts ou ambrés et d'autres vides mais toutes reliées par un réseau de toiles d'araignées désertées par leurs occupantes. Ça et là, aux poutres et solives, pendaient des bouquets d'herbes depuis longtemps desséchées et certainement hors d'usage, ainsi que quelques colliers faits de plumes et de coquillages. En observant avec davantage d'attention, il remarqua même un antique nid d'oiseau, perché sur la charpente et recouvert par une épaisse couche de poussière.
Lorsqu'il eût observé les moindres détails de la pièce circulaire, l'elfe s'immobilisa. Il ne pouvait troubler l'épreuve de sa compagne, aussi résolut-il de rester dans la tour. Une nouvelle fois, il s'approcha de la seconde étagère et s'empara du livre dont le titre l'avait interpellé un peu plus tôt, avant d'aller prendre place sur le fauteuil de cuir brun, devant le feu magique qui crépitait toujours avec la même vigueur. Ouvrant le volume, il s'absorba alors dans sa lecture.



La nuit était revenue, couvrant l'Empire de son épais manteau de ténèbres, sans que Tyra ne fasse mine de revenir, mais cela n'inquiéta pas Adanën, qui savait la jeune femme extrêmement têtue. Se dirigeant vers une petite niche aménagée dans le mur, qu'il avait remarquée en visitant, il en extirpa un poêlon ainsi qu'une cuillère en bois, puis entreprit de sortir du garde manger les œufs et la viande séchée qui s'y trouvaient. L'idée de sa compagne faisant la cuisine l'amusa, pourtant elle seule pouvait avoir placé ces victuailles à cet endroit. Il lui semblait pourtant l'avoir entendu dire qu'elle était capable de faire brûler de l'eau… mais elle ne pouvait probablement pas prendre tous ses repas dans une auberge, alors, nécessité faisant loi…
Lorsqu'il fut repu, l'ombrian reprit sa lecture interrompue par la faim.
Le temps s'écoula lentement. L'elfe pouvait presque entendre s'égrener les secondes au rythme lent des battements de son cœur. Lorsqu'il décida de se coucher, elle n'était toujours pas réapparue, mais il n'était pas inquiet. Fermant les yeux, il se laissa bercer par le bruit du vent et s'endormit bientôt.



Le bruit d'une porte qu'on ouvre violemment, ainsi que celui d'une course effrénée dans les escaliers, le tirèrent du sommeil.
- ADANËN !!!! hurla Tyra depuis le colimaçon. ADANËN !!!!
Immédiatement sur le qui-vive, l'ombrian bondit sur ses pieds, tandis que sa compagne faisait irruption dans la pièce tel un ouragan.
- Qu'y a-t-il, Tyra ? questionna-t-il avec calme.
Pour toute réponse, elle le prit spontanément par la main et l'entraîna à sa suite. Il ne fallut guère de temps à Adanën pour comprendre où elle voulait l'emmener et ce qu'elle voulait lui montrer.
En quelques minutes, ils parvinrent à la clairière au centre de laquelle il aperçut les fers. Elle se dirigea vers eux, les ramassa et revint vers son compagnon avec l'air surexcité d'une enfant à qui on a promis un jouet. Sans hésiter, elle lui mit les menottes dans les mains et tendit les bras.
- Met-les-moi, fit-elle d'un ton joyeux.
Ayant parfaitement compris, l'elfe ne protesta pas et les boucla autour des poignets graciles.
- Maintenant regarde, annonça-t-elle de même.
Jamais il ne l'avait vue afficher cette mine extasiée. Cela formait un contraste assez surprenant avec ce qu'elle était encore quelques temps auparavant. S'arrachant à la contemplation de son visage, Adanën fixa les chaines.
Bientôt, le son qu'il connaissait si bien s'éleva dans le silence nocturne de la forêt. Un son parfaitement identique à celui que lui-même émettait. Les fers tombèrent. Elle avait réussi.
- Tu vois ! fit-elle, triomphante malgré son évidente fatigue.
La joie avait légèrement coloré de rose sa peau pâle, ses yeux brillaient d'excitation, ses lèvres étaient entrouvertes… Elle était magnifique… et à présent libre.
Avec nostalgie, l'ombrian songea que lui n'aurait pas à prononcer les mots qu'il avait eu la douleur d'entendre Alyanna lui dire après une éprouvante séance d'escalade : "C'est terminé. Ton apprentissage prend fin. Tu va redescendre de ton coté, moi du mien et si nos routes viennent à se croiser de nouveau, ce sera en tant qu'égaux". En effet, tout s'était passé comme elle l'avait dit. Avant qu'il ait eu le temps de dire quoi que ce soit, son jeune maître avait disparu et il n'en avait plus eu de nouvelles jusqu'à sa soudaine réapparition à l'auberge de Joline. Cette brusque séparation après une promiscuité de trois ans l'avait déchiré. Heureusement, cela ne se produirait pas dans son cas, puisque son élève et sa compagne étaient une seule et même personne.
- Tu es libre, lâcha-t-il soudain.
La stupéfaction fit perdre à Tyra son sourire.
- Quoi ?
- Ton apprentissage est terminé. Tu as triomphé de l'ultime épreuve que je t'avais imposée. Tu es désormais libre de toute entrave.
Ebahie, elle cligna des yeux en le fixant.
- Tu veux dire que…
Il hocha la tête en guise d'assentiment.
- Je n'ai désormais plus rien à t'enseigner. Ce que tu apprendras par la suite, tu ne le devras qu'à toi-même, car la vie est une leçon perpétuelle. Et seras une ombrian extraordinaire… pour peu que tu domines un minimum ton caractère.
C'était là, dans cette forêt, au beau milieu de la nuit, qu'il lui annonçait cela. Elle qui n'avait toujours vécu que pour tuer, faisait désormais partie des protecteurs de la vie. Cela paraissait tellement incroyable et si soudain, qu'elle avait du mal à réaliser la portée de la nouvelle.
Son manque de réaction inquiéta Adanën, qui, délivré du poids de son statut de maître, la prit dans ses bras avec un naturel dont il ne se serait jamais cru capable quelques semaines auparavant.
- Tyra ? Tout va bien, ma mie ? demanda-t-il.
- Oui… C'est juste que tu me dis ça sans crier gare alors…
- Navré, fit-il dans un petit sourire en coin qui fit comprendre à son interlocutrice qu'il ne l'était pas du tout.
- Menteur ! fit-elle alors en riant, tout en lui donnant une tape.
- J'avoue en effet. Disons que c'est ma vengeance pour avoir été réveillé au milieu de la nuit par mon insupportable ex apprentie, précisa-t-il ensuite dans un franc sourire en entrelaçant ses doigts aux siens.
Tous deux éclatèrent de rire, toute tension envolée. Plus de maître, plus d'élève. Il était lui, elle était elle. Ils n'étaient plus qu'un homme et une femme. Un couple.
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